Par ordre alphabétique d’auteurs.
* = Ouvrages non-conservés

Anonymes

Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée : un document poignant, incontournable.
Tristan et Iseut : un mythe à redécouvrir tant il a été travesti par sa légende.
Les mille et une nuits : un peu long (presque trois ans !)… mais à lire absolument !

Douglas Adams

L’extraordinairement drôle Le guide galactique fait partie des incontournables d’une bibliothèque avec de la science-fiction, même si ses suites sont parfois inégales (Le dernier restaurant avant la fin du monde, La vie, l’univers et le reste, Salut et encore merci pour le poisson, Globalement inoffensive)

Hans Christian Andersen

Les Contes (La petite sirène, la princesse sur un pois, La petite poucette, Le vilain petit canard…) sont des monuments de la littérature mondiale. A lire absolument.

Apulée

L’âne d’or ou les métamorphoses est connu de tous ceux qui ont étudié le latin grâce à ce texte… Le lire en entier en français est très intéressant pour comprendre la société romaine de la période de l’Empire, notamment pour la place prise par la magie et les cultes à mystères tel que celui d’Isis. Et, en plus, c’est vraiment drôle.

Nelly Arcan

J’ai lu Putain*, le premier roman de cette Québecoise. J’ai trouvé le terme « roman » tout à fait usurpé pour cette sorte d’autopsychanalyse d’une étudiante se prostituant pour rompre avec son milieu familial ultraconservateur : faute de vrai récit, il conviendrait plutôt de parler d’une diatribe contre elle-même et ses clients à coup d’éclairages successifs sur des scènes accumulées sans enchainements ni logique.

Emmanuelle Arsan

Emmanuelle a fait scandale. Bon. Mais autant le film est daté, kitsch, presque inregardable aujourd’hui, autant le roman reste d’une fraicheur et d’un érotisme gentil très agréables. Intéressant aussi par les descriptions de la société des français d’Indochine à la fin de la colonisation.

Isaac Asimov

Auteur prolifique, je ne l’aime cependant pas pour ses Robots (abordés dans Les cavernes d’acier et dans les recueils I, Robot et L’homme Bicentenaire) ou son cycle Fondation (premier tome). Je n’ai jamais accroché sur ces sagas.
Par contre, ses nouvelles sont souvent à la fois très drôles et très bien menées (quelques recueils : Chrono-Minets, Les vents du changement, Flûte, flûte et flûtes…), généralement introduites par des propos de l’auteur sur le contexte d’écriture, une vraie histoire en soi.
Deux de ses romans hors sagas sont des classiques absolus à lire séance tenante : La fin de l’éternité (mais pourquoi tout finit toujours bien, trop bien, dans l’histoire humaine ?) et Les dieux eux-mêmes (sur la bêtise humaine les dieux eux-mêmes n’ont aucune prise). Trois autres romans sont sympathiques : Les courants de l’espace (un polard centré sur un amnésique), Cailloux dans le ciel (ou comment on peut ne pas avoir de bol et être là où il ne faut pas) et Némésis (la fin du monde ?).
Avec Robert Silverberg, il a écrit le très bon Le Retour des Ténèbres sur l’histoire d’un monde où au moins un soleil brille en permanence, jusqu’au jour où…

Jacques Attali

J’ai lu deux de ses romans : La vie éternelle, roman* et Le premier jour après moi*. On a beau être un énarque à l’égo surdimensionné et au talent politique certain, cela ne fait pas de vous un bon romancier.

Margaret Atwood

La Servante Ecarlate raconte la vie d’une de ces femmes dédiées à la reproduction dans une société américaine passée sous la férule d’un régime ultra-religieux. Impressionnant, de la dimension d’un 1984 féministe.
Par contre, Le dernier homme* est encore un roman sur une fin du monde liée à des progrès technologiques (en l’occurrence surtout génétiques) incontrôlés, sans vraie originalité, et, en plus, au récit assez mal mené.

Marcel Aymé

Le recueil Le passe-muraille (Gallimard / Folio) contient une série de nouvelles fantastiques à la fois très agréables à lire, poétiques, et souvent très drôles et cruelles. D’une manière générale, le fantastique permet une critique sociale très acerbe, comme dans le magnifique roman La Vouivre où cette naïade qui ne connait ni la mort, ni le bonheur, ni l’amour, ni le malheur entrainera de nombreux humains à leur perte tout en révélant leurs hypocrisies. Par contre, La jument verte, chronique d’une famille paysanne sous le portrait d’une jument née verte, m’a profondément ennuyé (je ne l’ai ni fini ni gardé).En dehors de ses grands classiques fantastiques, Marcel Aymé a écrit Uranus, un excellent réquisitoire contre l’hypocrisie sociale dans le contexte si particulier de la Libération et de l’Epuration en 1945 en France.Un grand auteur qu’il faut redécouvrir.

Richard Bach

Jonathan Livingston le goéland et Le messie récalcitrant sont des oeuvres poétiques majeures du vingtième siècle qui brillent à la fois par leur écriture légère et leurs propos humanistes profonds.

Paolo Bacigalupi

La Fille Automate nous emmène dans un futur post-apocalyptique où les sociétés agro-alimentaires ont, à coup de manipulations génétiques, exterminé la plupart des espèces naturelles avant de faire main-basse sur le monde avec leurs produits. Mais la Thaïlande tente de résister en interdisant la biotechnologie non-étatique et notamment les pseudos-humains servant de prostituées. L’une d’entre elle va se retrouver mêlée à un complot pour faire tomber la Thaïlande dans l’escarcelle des multinationales. Cet excellent roman (mêlant science-fiction, anticipation politique et thriller) a obtenu le prix Hugo du meilleur roman 2010, le prix Nebula du meilleur roman 2009, le prix John Wood Campbell Memorial 2010 et le prix Locus du meilleur premier roman 2010.

Josiane Balasko

J’aime beaucoup l’actrice. J’ai découvert l’écrivain au travers d’un petit roman comique, Parano Express*, où une succession de faits improbables transforme la vie d’un agent d’assurances des plus insipides.

Patrick Banon

A la manière des Rois Maudits de Druon pour l’émergence de la dynastie Valois, Patrick Banon raconte la chute de Jérusalem et la destruction du second Temple au travers des yeux du célèbre auteur dans son Flavius Josèphe. Très documenté et réaliste tout en restant très vivant et agréable à lire, cet ouvrage n’en reste pas moins un roman biographique imaginant de nombreux dialogues. Flavius Josèphe est un personnage clé pour comprendre cette époque.

Muriel Barbery

J’ai mis longtemps à m’intéresser à L’élégance du hérisson*, étrange histoire d’une concierge cultivée et d’une pré-adolescente suicidaire par dégoût de cette bourgeoisie du seizième arrondissement où l’histoire se passe. Pourtant, ce récit à deux voix est émouvant. Et parce qu’un camélia peut changer un destin, on oubliera un certain côté prétentieux.

Jules Barbey d’Aurevilly

Le bonheur dans le crime suivi de La vengeance d’une femme dans l’édition Librio sont d’une haute qualité d’écriture tout en étant très agréables à lire.

René Barjavel

Ne pas s’arrêter à (voire ne pas lire) Ravage. Je l’ai d’ailleurs supprimé de ma bibliothèque. Le seul intérêt de ce roman pétainiste est d’être l’un des premiers romans de science-fiction « modernes » français (par opposition à Jules Verne) et qu’il a été écrit sous l’Occupation avec les valeurs de l’époque. Barjavel, l’un des plus grands romanciers français (du point de vue de l’art du récit), a fait beaucoup beaucoup mieux. Par exemple : les magnifiques Les chemins de Katmandou ou Les dames à la Licorne (avec Olenka de Veer), le policier La peau de César, le superbe roman d’amour tragique Tarendol (qui a la double originalité de se dérouler à la fin de la seconde guerre mondiale et de voir l’auteur interrompre le récit avec sa propre vie)… En Science-Fiction et Fantastique, Barjavel a commis le très beau La nuit des temps, l’excellent Le grand secret, le troublant Une rose au Paradis, l’original Le voyageur imprudent

James M. Barrie

Peter Pan est à lire absolument. Par tous. Magnifique et magique. Bien au delà du machin pour attardés mentaux produit par Disney.

L. Franck Baum

Le Magicien d’Oz est un conte pour enfants tellement classique qu’il sous-tend beaucoup de films ou de romans américains. Pour le connaître, je l’ai lu à 40 ans…

Hervé Bazin

Je ne possède plus que Les bienheureux de la désolation. Très beau roman évidemment très bien écrit.

Greg Bear

La musique du sang* est une apocalypse à base de bactéries intelligentes suite à des manipulations génétiques hasardeuses. Si le départ est intéressant, la suite a du mal à accrocher un lecteur voulant rester rationnel : la hard science-fiction a ceci de compliqué qu’il faut rester réaliste.

Pierre Augustin Caron de Beaumarchais

J’ai un recueil sobrement intitulé Théâtre (Le barbier de Séville, Le mariage de Figaro, La mère coupable). Un classique.

Emma Becker

Cette auteure a comme sujet récurrent la sexualité féminine. La Maison* se veut son auto-biographie de l’époque où elle résidait à Berlin et se prostituait avec plaisir.

Samuel Beckett

En attendant Godot doit-il être commenté ?

Harriet Beecher-Stowe

La Case de l’Oncle Tom est un classique et un monument de la littérature américaine qui eut une importance historique pour l’abolition de l’esclavage. Mais c’est décidément trop moralisateur (avec notamment les incessantes interventions de l’auteur dans le fil du récit pour donner de grandes leçons) et larmoyant : je n’ai pas pu aller au delà du premier tiers sans m’endormir.

Frédéric Beigbeder

Nouvelles sous Ecstasy est un petit ouvrage court (à peine plus de cent pages en édition de poche) recueillant une série de nouvelles déjantées, que l’auteur prétend avoir écrit sous l’influence de la fameuse drogue des fêtards tout en expliquant à quel point il ne faut pas en consommer. C’est à la fois cruel et très drôle, voire étonnant dans la forme (comme cette nouvelle écrite entièrement sous forme de questions). Jouissif. Ce n’est qu’après que j’ai lu 99 Francs, son premier roman biographique d’un publicitaire désabusé. L’interpellation du lecteur par le « tu » au lieu du « je » d’identification donne son petit effet. Le roman est bien plus cruel et drôle que le film qui en a été tiré.

Tonino Benacquista

Je ne possède que Le Serrurier Volant, un petit roman noir, poétique et drôle, illustré par Tardi : comment un convoyeur de fonds devenu serrurier sauve la femme qu’il aime tout en se vengeant.

Tahar Ben Jelloun

Les très beaux Les yeux baissés ou Moha le fou, Moha le sage, les magnifiques L’enfant de sable, La nuit sacrée et La nuit de l’erreur sont des classiques de la littérature contemporaine et ouvrent les occidentaux (c’est écrit en Français) à la culture du Maghreb ou des Beurs. Les romans suivants font un peu répétition et l’auteur s’est épuisé à force de ne pas se renouveler.

Georges Bernanos

Journal d’un curé de campagne fait partie des classiques de la littérature.

Marie (Raphaële) Billetdoux

Mes nuits sont plus belles que vos jours* : un titre qui a de quoi attirer. Si le style est irréprochable, ce récit d’une passion-éclair est assez invraisemblable, ses protagonistes étant de parfaits crétins. Et c’est d’un ennuyeux…

Heinrich Böll

Le désormais classique L’honneur perdu de Katharina Blum n’est pas si inévitable que ça.

Pierre Bordage

Je n’ai lu de cet auteur prolifique que son uchronie Ceux qui sauront* partant du principe que le Parti de l’Ordre a repris le pouvoir en France fin XIXème, mettant en place une dictature royaliste. Si le récit est haletant et bien mené, le principe de l’uchronie n’est pas bien respecté : la dictature mise en place est une sorte de 1984 qui ne tient pas du tout compte des caractéristiques des forces en présence et des causes/conséquences du changement historique institué.

Jorge Luis Borges

Fictions, Le livre de sable et L’Aleph : des recueils de nouvelles souvent fantastiques. L’ensemble est cependant assez inégal et marqué par les obsessions de l’auteur qui créent des répétitions thématiques pouvant être désagréables.

Pierre Boulle

Même si des films célèbres en ont été tirés en déformant l’histoire (et partant la morale à en tirer), lire La planète des singes et Le pont de la rivière Kwaï reste à la fois très agréable et indispensable.

Ray Bradbury

Tout le monde a entendu parler de Fahrenheit 451 et du recueil de nouvelles Chroniques Martiennes, peut-être moins de l’extraordinaire L’Homme illustré. Chacun de ces trois livres est à savourer en direct car ce sont de vrais moments à la fois de bonheur et de réflexion. Le meilleur des mondes possibles et Leviathan 99 constituent des ensembles de petites nouvelles très agréables à lire, poétiques ou fantastiques. J’ai été par contre déçu par le recueil de nouvelles Les machines à bonheur, plus inégal, et par De la poussière à la chair, à mi-chemin entre le recueil de nouvelles et le roman, présentant superficiellement et sans un vrai récit une famille d’immortels étranges.

Emilie Brontë

Wuthering Heights (Hurlevent ou Les hauts de Hurlevent selon les traductions), l’un des romans classiques anglais majeurs, est l’histoire d’une déchéance de deux familles de propriétaires terriens dans une lande perdue face à la vengeance d’un gamin trouvé, aigris par le mépris de ces « gens de bien ». C’est surtout la confrontation d’héritiers faibles, gâtés, médiocres, et d’un parvenu décidé. Il n’y a pas de vrai méchant dans cette histoire, pas plus que de vrai gentil ou de morale, point qui provoqua le courroux des critiques de l’époque victorienne. Sur la forme, le roman adopte un principe assez rare dans la littérature : l’imbrication des narrations : le narrateur principal raconte, pour l’essentiel, l’histoire dite par une servante qui elle-même a recours parfois à des récits ou des déclarations de tiers qui, eux-mêmes, parfois, citent d’autres personnages.

Dan Brown

Le Da Vinci Code est absolument médiocre à tous points de vue, sauf quant au marketing : bourré d’erreurs (bon, d’accord, c’est de la fiction, mais tout de même…), d’invraisemblances, de personnages tordus ou stupides qui inventent mille moyens compliqués pour parvenir à leurs fins en donnant toutes les chances aux gentils de gagner… Ceci dit, les réactions outragées de certains chrétiens m’ont choqué. Il ne faut pas oublier que la divinité de Jésus est loin d’être une vérité intangible : ce n’est qu’une croyance facultative… même du point de vue des Eglises primitives.

Frédéric Brown

Si l’auteur fut prolifique, je n’ai possédé que son célèbre et hilarant Martiens, go home ! et deux recueils de nouvelles (Lune de miel en enfer*, une étoile m’a dit*). Dans Martiens, go home !, on peut critiquer l’arrivée et départ autant brutaux l’un que l’autre des Martiens qui ressemblent à des Deux Ex Machina mais l’intérêt du livre réside surtout dans ce qui arrive aux humains… Les deux recueils de nouvelles sont assez typiques des nouvelles de science-fiction américaines des années 1950-1960, souvent drôles. Malheureusement, certaines originalités à l’époque sont devenues des lieux communs, ce qui gâche un peu le plaisir.

S.G. Browne

Le titre américain (Breathers, a zombie’s lament, c’est dire Respirants, la complainte d’un zombie) était tout de même meilleur que le ridicule, trop long et trop descriptif titre français : Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l’amour*. Cette comédie noire est une autobiographie d’un accidenté de la route qui se réveille à la morgue et devient ainsi un zombie, rejeté comme tous ses frères morts-vivants. Il s’en suit une série de situations mi-drôles mi-tragiques autour de l’intégration d’une minorité qui découvre que le cannibalisme a de gros avantages. Mais la fin est en rupture avec la comédie noire, étant purement tragique, ce qui est dommage car ce roman est des plus plaisants, vraiment drôle et poussant à toutes sortes de réflexions.

Anthony Burgess

L’Orange Mécanique, c’est bien sûr un film aujourd’hui très daté et kitch de Stanley Kubrick (où le titre n’est pas expliqué). C’est surtout, au départ, le roman le plus célèbre d’Anthony Burgess, une autobiographie d’un jeune voyou dans une société post-moderne (très sarkozyenne finalement) qui finira « rééduqué » puis « ami du ministre de l’intérieur ». Le style est marqué par l’omniprésence d’un argot très particulier et l’usage unique de la première personne. Un roman qui marque, indispensable à lire, et dont la fin est sensiblement différente de celle du film.

Howard Buten

Quand j’avais cinq ans, je m’ai tué est un roman troublant et magnifique.

Dino Buzatti

Le désert des Tartares et le recueil de nouvelles Le K nécessitent parfois une certaine motivation pour les lire. Mais c’est très beau.

Albert Camus

J’aime beaucoup cet auteur, en particulier ses études de personnages. Je possède avec bonheur : L’étranger, La peste, le recueil L’exil et le royaume et La Chute.

Orson Scott Card

La stratégie Ender (Ender’s Game) a été encensé et a obtenu de nombreux prix. De fait, c’est un roman de science-fiction à la fois original, très prenant et d’un grand humanisme. Comment sauver l’humanité en recourant à un enfant empathique avec l’ennemi extra-terrestre ? En lui faisant croire que tout cela n’est qu’un jeu.

Emilie Carles

Une soupe aux herbes sauvages, mémoire d’une institutrice communiste (on dirait aujourd’hui altermondialiste) dans les Alpes, est un de mes grands bonheurs d’adolescent. Mes rubans de la Saint Claude, recueil d’historiettes des Alpes, est évitable.

Jean-Claude Carrière

Il a réalisé un très beau Le Mahabharata, résumé de l’ouvrage hindou homonyme. La controverse de Valladolid est également passionnant à lire, indispensable pour comprendre la colonisation des Amériques.

Lewis Carroll

Bon, Alice au pays des merveilles est un classique à connaître. Voilà. A part ça, bof.

Patrick Cauvin

Le célèbre e=mc² mon amour reste le plus beau roman à ce jour sur les enfants surdoués. Je l’avais acheté et lu après avoir croisé l’auteur, homme fort sympathique aujourd’hui décédé.

Cazotte

Le diable amoureux* est sensé être le premier récit fantastique français. Il est contestable qu’il s’agisse d’un conte fantastique et qu’il soit même l’un des premiers.

Sire Cédric

J’ai goûté à cet auteur de thrillers fantastiques connaissant un succès certain au travers de L’enfant des cimetières*, qui a obtenu le Prix Masterton. C’est bien écrit et c’est captivant. Si le début est très intéressant, plus cela va, plus on tombe dans les limites d’un univers mal défini. La fin est un vrai « Ta gueule, c’est magique », des fantômes servant de Deus Ex Machina.

Louis-Ferdinand Céline

Voyage au bout de la nuit est l’un des seuls romans que je possède, que j’ai voulu m’obliger à lire et que je n’ai pas pu achever. Ce livre est insupportable, tout comme l’auteur.

Gabriel Chevallier

L’auteur est inconnu mais pas son oeuvre majeure, le roman comique Clochemerle. Portrait au vitriol de la population d’une petite ville de province et de la classe politique, on y assiste à toutes les conséquences de l’érection d’un urinoir près de l’église. Jusqu’à faire échouer une conférence internationale sur le désarmement (où les marchands de canons feront de très bonnes affaires).

Ted Chiang

Cet informaticien travaillant à Seattle a publié un recueil de nouvelles La Tour de Babylone presque toutes primées. La première, donnant son titre au recueil, est sans doute la moins bonne. Globalement, c’est assez surprenant dans les thématiques et écrit de manière intéressante.

Arthur C. Clarke

L’auteur de 2001 : l’odyssée de l’espace et de ses suites plus ou moins médiocres (je me suis arrêté à 2010 : odyssée 2, m’étant contenté de parcourir les autres suites en bibliothèque) est très prolifique. Avant l’Eden*, Les fontaines du Paradis* Les enfants d’Icare sont de gentils livres distrayants qui ne marqueront pas l’histoire de l’humanité.

Bernard Clavel

Je ne comprends pas les critiques dithyrambiques parues sur Le cavalier du Baïkal*. Si on excepte les tous premiers chapitres, c’est nul, invraisemblable, mal mené, sans documentation historique et mal écrit. Rien pour me donner envie de lire autre chose de cet auteur.

Paulo Coelho

Si le côté évangélisateur de cet auteur peut agacer, il n’en demeure pas moins qu’il écrit magnifiquement. Je préfère Veronika décide de mourir et Sur le bord de la rivière Piedra je me suis assise et j’ai pleuré à La cinquième montagne (faire d’un zélote intégriste un héros positif est tout de même un peu limite) ou à L’Alchimiste. Le manuel du guerrier de la lumière n’est pas un roman.

Collodi

Les aventures de Pinocchio, tellement abimées au cinéma, doivent être lues et relues. C’est superbe.

Sir Arthur Conan Doyle

Outre Le monde perdu, je possède une série d’enquêtes de Sherlock Holmes parue chez Librio : La bande mouchetée, La cycliste solitaire, Le rituel des Musgrave, Les six Napoléons, Le chien des Baskerville et Un scandale en Bohème.

Joseph Conrad

Au coeur des ténèbres est envoutant. Il a inspiré une bonne partie du film Apocalypse Now.

Alain Damasio

Un roman de science-fiction français porté par un excellent bouche-à-oreille, auto-édité puis édité et réédité en poche, cela donnait envie. Mais La horde du contrevent* m’a profondément déçu : l’identification des personnages présentant tour à tour leur point de vue par un simple symbole perturbe ; la quête inutile dans un univers de vents éternels auxquels les personnages et leur peuple devraient être habitués mais persistent à vouloir remonter au delà du vent pour, évidemment, finir à leur point de départ après avoir fait le tour de la planète ; une absence de définition de l’univers…

Maurice G. Dantec

J’ai goûté à cet auteur controversé au travers de Les racines du mal*. Certes, c’est glauque. Certes, le côté polar n’est pas repoussant. Mais l’aspect « science-fiction » tant loué chez cet auteur se résume à l’accumulation de miracles (pour ne pas dire de deus ex machina au sens strict, crime absolu d’un auteur) dus à un ordinateur, miracles qui remplacent l’enquête d’un bon polar, le tout dans un contexte millénariste. J’en reste donc là avec cet auteur qui ne m’a pas convaincu.

Marie Darrieussecq

Truismes, son premier roman, a été un phénomène littéraire. C’est original, agréable à lire mais il ne faut pas exagérer non plus. D’autant que l’auteur n’a pas bien réussi sa fin (et c’est dommage). Je n’ai rien lu d’autre de cette auteur mais ça viendra sans doute.

Alphonse Daudet

Les lettres de mon moulin me sont bien parvenues, avec toute leur drôlerie et leur sagesse. Mais j’ai été très déçu par Sapho*.

Alexandra David-Neel

Je ne possède que La puissance du Néant et Le lama aux cinq sagesses. Superbes récits parfaits pour introduire aux mythes et à la culture tibétains.

Daniel Defoe

Robinson Crusoe, un grand classique qu’il faut lire tant il a été détourné.

Grégoire Delacourt

La liste de mes envies* a été un grand succès de librairie. Certes, ces mémoires d’une mercière gagnant une fortune à la loterie mais ne voulant pas renoncer à sa vie modeste se lit facilement mais s’oublie tout autant rapidement. Comme prévu, refuser d’assumer sa situation lui fera perdre à tout ce à quoi elle tenait sans lui permettre un nouveau bonheur.

Virginie Despentes

Encore un phénomène littéraire et cinématographique du genre étoile filante. Autant le film Les jolies choses* était très bon, autant le roman est très moyen. Le recueil de nouvelles Mordre au travers* est meilleur tout en gardant le même style très agressif. Rompre les codes ne peut pas être une fin en soi.

Philip K. Dick

Cet auteur schizophrène a été trop porté aux nues, surtout par Hollywood qui a adapté souvent très mal un grand nombre de ses nouvelles, mais il reste de jolies oeuvres. Si Ubik est très bon, comme Blade Runner, si des recueils de nouvelles intitulés en France Minority Report, Souvenir ou Total Recall sont géniaux, Le Maître du Haut Château et Dr Bloodmoney, pourtant considérés comme des classiques, sont parfaitement mauvais, mal écrits (ou mal traduits) et mal menés.

Joël Dicker

Généralement, je me méfie au plus haut point des livres ayant reçu des prix, surtout s’ils sont épais. Or La vérité sur l’Affaire Harry Quebert, Prix Goncourt des Lycéens 2012 et Grand Prix du Roman de l’Académie Française, plus de 850 pages en édition de poche, est probablement un des meilleurs romans que j’ai lus. Joël Dicker tient en haleine avec une histoire de disparition d’adolescente et de meurtres où trempe le mentor écrivain du narrateur, quasi-pédophile (ou pas). Les rebondissements sont extraordinairement menés jusqu’aux dernières pages, amenant à une fin tout à fait inattendue tout en étant parfaitement cohérente, liant finalement tous les événements du livre. Mais ce roman est aussi le récit de la relation entre un jeune écrivain et son mentor, une histoire des deux écrivains, une réflexion sur l’acte d’écrire et ainsi une mise en abime. Génial à tous points de vue. Comme dit l’auteur : Un bon livre est un livre qu’on regrette d’avoir terminé. Même au bout de 850 pages. La Disparition de Stephanie Mailer* est un autre roman policier se déroulant dans la même région mais trop confus et assez interminable (834 pages !).

Philippe Djian

Je n’ai que 37°2 le matin. Le style très agressif de Philippe Djian est parfois désagréable mais ce roman est désormais un classique. Je n’ai cependant pas eu envie d’aller plus loin avec cet auteur.

Fedor Dostoïevski

Jeune, j’ai lu de lui, sans désormais le posséder, Crime et Châtiment. J’en garde un très mauvais souvenir de livre ennuyeux.

Maurice Druon

Je possède les deux cycles majeurs de cet auteur que j’aime beaucoup : Les grandes familles et Les rois maudits. J’ai également lu et apprécié une oeuvre moins marquante : Les Mémoires de Zeus, parfaites pour réviser sa mythologie avec un récit très vivant. Comme quoi il y a parfois des écrivains de qualité à l’Académie Française.

Pierre Dubois

Des piles de Comptines assassines* à la FNAC et une thématique (le détournement des contes de fées) m’avaient attirées. Mais il n’y a aucun détournement : les noms des personnages sont juste empruntés pour des nouvelles sans rapport avec les contes et assez ennuyeuses à lire.

Catherine Dufour

Prix Rosny Ainé 2005, Prix Bob Morane 2006, Grand Prix de l’Imaginaire 2007… mais j’ai vraiment eu du mal à accrocher sur Le goût de l’immortalité* qui m’a beaucoup déçu. Faire du post-apocalyptique avec des complots dans tous les sens, certes, mais le récit est confus et mal mené. Quant à son cycle de fantaisie comique Quand les dieux buvaient* (Blanche Neige et les Lance-Missiles, Blanche Neige contre Merlin l’Enchanteur), c’est juste un naufrage complet. Avec de tels hommages, Terry Pratchett ou les Monty Python n’ont plus besoin d’ennemis.

Vanessa Duriès

Auteur quasiment inconnue, décédée accidentellement très jeune, elle a écrit un récit, Le lien, qui est sans doute l’un des grands moments de la littérature érotique francophone. Avec un style parfait, sans fausse pudeur mais sans les excès absurdes d’Histoire d’O, Le lien est le récit d’une relation sado-masochiste parfaitement assumée.

Umberto Eco

Si je me suis débarrassé de l’Ile du jour d’avant* tellement il était mauvais (je me suis arrêté au bout de quelques chapitres), je me régale toujours des deux romans policiers très originaux Le nom de la rose et Le pendule de Foucault. Le recueil Comment voyager avec un saumon est assez inégal mais globalement très drôle. Sur ses vieux jours, il a commis Numéro 0*, un reboot plus bref de Le pendule de Foucault en passant de l’édition à la presse mais avec un schéma narratif très proche.

Michael Ende

L’histoire sans fin (Die unendliche geschichte) est un merveilleux conte, bien meilleur que les films qui en furent tirés (le premier n’était cependant pas mauvais, même s’il s’arrêtait au milieu de l’histoire).

Nicholas Evans

L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux* est un bien beau roman à l’eau de rose. Prévoir des mouchoirs.

René Fallet

La soupe aux choux est un incontournable de la littérature protestataire… et humoristique !

Philip José Farmer

Depuis le temps que l’on me parlait de Le fleuve de l’éternité… J’ai lu le premier tome, Le monde du fleuve, sans être convaincu. L’idée peut être séduisante : ressusciter et mélanger des gens de toutes les époques. Mais le potentiel retombe vite à plat.

Mélanie Fazi

J’ai commencé par Arlis des Forains, une fable fantastique et poétique. Un pré-adolescent vivant parmi des forains comprend qu’il a été enlevé en étant jeune et part à la recherche de ses vrais parents, guidé par les fantômes du passé qu’il peut invoquer. L’écriture est belle, le roman captivant, mais la fin un peu en queue de poisson.
C’est plus tard que j’ai lu son premier roman, Trois pépins du fruit des morts ou comment une pré-adolescente ne voulant pas grandir se confronte à Perséphone. Même si le début a eu du mal à me séduire, le roman se déploie avec talent et ingéniosité.
J’ai davantage aimé les recueils de nouvelles de l’auteur, souvent primées : Notre-Dame aux Ecailles (très bon), Serpentine (plus inégal avec de l’excellent et du moyen) et Le jardin des silences. Toujours très bien écrites, ces nouvelles oscillent entre réalisme fantastique (de type Le Horla de Maupassant) et dark fantaisy à la Lovecraft.

Jim Fergus

Mille femmes blanches* est une fiction mais présentée comme une autobiographie. Pour haïr encore plus les cows-boys.

Helen Fielding

Le journal de Bridget Jones révèle à quel point les filles sont stupides. Enfin, au moins UNE fille. Pas les autres, hein?

Gustave Flaubert

Encore une femme stupide : Madame Bovary.

David Foenkinos

Le mystère Henri Pick* a été un grand succès littéraire adapté en film. Mais ce roman s’acharne à doucher tout début d’originalité pendant que l’auteur s’amuse au cabotinage le plus plat. Même si l’enquête au coeur de l’intrigue est menée avec rythme et rebondissements, il n’en résulte pas grand’chose.

Michel Folco

Paru en 1991, Dieu et nous seuls pouvons est un double-roman historique passionnant, la première partie se déroulant au XVIIème siècle et la seconde au début du XXème, suivant les mésaventures d’une famille de bourreaux. La première partie a été très librement adaptée dans le film Justinien Trouvé ou le Bâtard de Dieu en 1993.

Ken Follett

Sa longue saga médiévale lors d’une querelle de succession en Angleterre sur plus d’un demi-siècle, Les Piliers de la Terre, est considérée comme son chef d’oeuvre. C’est certes passionnant et bien construit mais l’écriture est moyenne et c’est surtout horriblement long (plus de 1000 pages).

Alain Fournier

Le Grand Meaulnes est un classique bien écrit et sans autre intérêt. Peut-être la première manipulation marketing de l’histoire de la littérature (l’auteur étant mort durant la guerre de 1914-1918, on a fait de ce roman l’oeuvre d’un héros).

Anatole France

Les dieux ont soif est un classique sur la Révolution et la Terreur. Mais pas de quoi en faire tout un plat non plus.

Jostein Gaarder

Le monde de Sophie est-il un roman ? Ce récit présente de manière extraordinairement claire et agréable toute l’histoire de la philosophie occidentale. Passionnant à tous les âges.

Neil Gaiman

L’originalité d’American Gods* en fait un roman fantastique intéressant : quand des immigrés arrivent en Amérique, ils amènent leurs dieux avec eux mais ceux-ci ont besoin de se nourrir de prières et de sacrifices ou bien ils meurent. Mais le récit démarre trop lentement : y entrer est difficile, même si la fin est particulièrement bien ficelée. Par contre, L’étrange vie de Nobody Owens m’a davantage plu : un petit garçon, orphelin suite à l’assassinat de sa famille par un tueur-mage, est recueilli par les créatures (fantomes et autres) d’un cimetière. Il s’agit plus d’une série de contes qui se suivent que d’un véritable roman.
Voir aussi Terry Pratchett & Neil Gaiman.

Gabriel Garcia Marquez

Chronique d’une mort annoncée est au moins bref. J’ai également lu Cent ans de solitude qui l’est nettement moins. Ni l’un ni l’autre ne m’ont passionné.

François Garde

Ce qu’il advint du sauvage blanc a remporté le Prix Goncourt du Premier Roman 2012. Malgré cela, ce récit d’un aller-retour d’un marin abandonné sur une île près de l’Australie entre la civilisation et la vie dans une tribu primitive est tout à fait intéressant. Le lecteur trouve d’une part une forme alternant le récit de l’arrivée du Blanc parmi les Aborigènes et les lettres rédigées par l’explorateur l’ayant recueilli, d’autre part une très intéressante réflexion sur l’impossibilité de communiquer les expériences dans un des deux mondes avec le langage de l’autre.

Alex Garland

La plage, ou l’excellent roman désabusé d’un routard. Beaucoup plus violent que le film, surtout la fin beaucoup plus dérangeante.

Romain Gary / Emile Ajar

La truculence tant vantée de La vie devant soi, l’histoire du petit arabe abandonné Momo hébergé par la vieille juive Madame Rosa à Paris après la seconde guerre mondiale, m’a profondément ennuyé. Ce livre est l’objet du fameux scandale Emile Ajar puisque l’auteur, déjà titulaire d’un Prix Goncourt, en a obtenu un second (ce qui est interdit) en usant de ce pseudonyme.

Théophile Gautier

Je possède un recueil de deux nouvelles : La morte amoureuse et Une nuit de Cléopâtre. Le texte est emphatique, précieux et finalement assez quelconque. C’était peut-être original à l’époque…

Laurent Genefort

Au hasard d’un passage en librairie, j’ai acheté son recueil de nouvelles Colonies*. Je ne connaissais pas l’auteur, visiblement spécialiste des nouvelles en anthologies. Ce n’est pas mal écrit mais sans grand intérêt.

William Gibson

Neuromancien a, parait-il révolutionné la science-fiction, seul à avoir obtenu les trois prix Hugo/Nebula/Dick et serait l’origine du cyberpunk. Bon. Peut-être la traduction est-elle mauvaise mais je n’ai pas du tout accroché à ce récit inutilement confus.

André Gide

La symphonie pastorale, un si grand classique…

Jean Giono

Que ma joie demeure et Les âmes fortes sont deux très beaux romans pastoraux. J’adore.

Jean Giraudoux

La Guerre de Troie n’aura pas lieu n’a pas été prémonitoire.

Jean-Wolfgang Goëthe

Faust, un grand classique à redécourvir.

William Golding

Sa majesté des mouches : un roman qui hésite entre la tragédie et le conte moral.

Juan Gómez-Jurado

Reine Rouge* est un polar multi-primé au succès mondial. De fait, il est très efficace et on a du mal à interrompre sa lecture. Cependant, sa fin en queue de poisson et ses ficelles trop grosses, notamment avec la super-héroïne trop intelligente, ont du mal à passer.

René Goscinny et Sempé

L’humour de Goscinny allié aux dessins de Sempé ont créé un chef d’oeuvre : Le petit Nicolas.

Frères Grimm

Il faut lire les Contes afin de les redécouvrir derrière les milles détournements du cinéma.

Peter F. Hamilton

La saga L’Aube de la Nuit* [Rupture dans le Réel (Genèse, Emergence, Expansion) / L’Alchimiste du Neutronium (Consolidation, Conflit) / Le Dieu Nu (Résistance, Révélation)] ferait, selon l’éditeur, 10 millions de signes. Je n’ai pas compté. C’est par contre un joyeux fourre-tout : de l’héroïc space opera, des extra-terrestres mystérieux, des zombies possédés, de la magie, des génocidés qui veulent se venger, des services secrets, du thriller technologique, de la science-fiction sur les nanotechnologies et la bio-ingenierie, sans oublier des pirates, des gangsters (Al Capone ressuscité, il fallait oser !) et de belles histoires d’amour à l’eau de rose. Clairement, il fallait oser. Ca part dans tous les sens, on se perd souvent quand on voit soudain réapparaitre un personnage perdu de vue depuis quelques centaines de pages. Le suspens parvient malgré tout à pousser à continuer la lecture. Mais le récit demeure décousu, mal ficelé, pas toujours cohérent et le final en Deus Ex Machina intolérable. C’est donc une saga à éviter.

Robert Harris

Fatherland* est encore un roman partant d’un changement ponctuel dans l’histoire (une uchronie), en l’occurrence la victoire nazie à Stalingrad entraînant leur victoire globale. Terrifiant, même si le « secret » qu’il faut préserver semble ridicule dans un régime nazi triomphant.

Robert A. Heinlein

Etoiles, garde à vous (Starship Troopers) n’a rien à voir ou presque avec le film ayant le même titre. Plutôt militariste, voire fascisant, le roman est très controversé mais reste intéressant à lire.
A l’inverse, Révolte sur la Lune prend des positions plus ou moins anarchistes ou communistes pour narrer la guerre d’indépendance de la colonie lunaire grâce à une organisation révolutionnaire utilisant l’ordinateur central de la base, devenu vivant.
Livre culte dans les années 1960, En terre étrangère a très mal vieilli. Un humain élevé par les martiens se transforme en prophète sur fond de bavardage cynique sur la politique et la religion. Ennuyeux.

Ernest Hemingway

Le vieil homme et la mer et Pour qui sonne le glas sont deux monuments. Mais, comme Victor Hugo, il aurait fallu que l’auteur sache résumer un peu…

Franck Herbert

Chez cet auteur, le meilleur cohabite avec le pire et le moyen. Commençons par le bon : Dune et ses suites (Le Messie de Dune (moyen), Les enfants de Dune (mauvais), L’empereur dieu de Dune (le meilleur de la série, qui mérite qu’on subisse le précédent), Les hérétiques de Dune (moyen) et La maison des mères (mauvais, avec du Deus ex machina à fortes doses)). J’ai supprimé de ma bibliothèque Le Programme Conscience (Destination vide, L’incident Jésus, L’effet Lazare, Le facteur ascension), dont j’avais acquis les deux premiers tomes, décidément sans intérêt. J’ai aussi supprimé de ma bibliothèque Le preneur d’âmes (qui n’est pas de la SF mais est assez quelconque) et Et l’homme créa un Dieu, franchement sans queue ni tête. L’anti-communiste primaire La ruche d’Hellstrom est un bon polard mais reste assez moyen dans l’ensemble, surtout avec son Deus Ex Machina final. La barrière Santaroga m’a également déçu : un thriller fantastique qui ne va pas au bout de son sujet.

Hermann Hesse

Le monde magique de cet auteur, je l’ai décliné en trois temps : Enfance d’un magicien, Siddharta et Le loup des steppes.

Colin Higgins

Harold et Maude n’est pas qu’un film. C’est aussi un récit extraordinaire.

E.T.A. Hoffman

L’auteur n’est pas basque mais a écrit des Contes fantastiques qui ont marqué leur époque mais ont bien vieilli.

Michel Houellebecq

Extension du domaine de la lutte m’a dégoûté de cet auteur : comment remplir des pages avec du mal de vivre à en vomir.

Victor Hugo

Il est réputé comme étant le plus grand auteur français. Mais si le bref Le dernier jour d’un condamné est remarquable d’efficacité, ses chefs d’oeuvre Notre-Dame de Paris et les trois tomes massifs de Les Misérables auraient pu souffrir quelques ablations. Oui, bon, d’accord, quand on est un feuilletoniste payé à la ligne… Je possède également la célèbre pièce Ruy Blas. Quant à L’Homme qui rit*, j’ai renoncé au bout d’une centaine de pages : verbeux, sans aucun sens du récit, avec un auteur qui s’écoute écrire, bref insupportable.

Aldous Huxley

Le meilleur des mondes est évidemment incontournable. Ce pur chef d’oeuvre doit être lu et relu, surtout le dialogue entre Mustapha Meunier et le Sauvage. Ce roman est cependant un peu daté et kitsch par certains aspects.

John Irving

Le monde selon Garp* aurait gagné en efficacité s’il avait été plus court.

Sébastien Japrisot

Je n’ai lu de lui que Un long dimanche de fiançailles : l’horreur de la guerre de 14-18, la souffrance de perdre un être aimé sans pouvoir s’y résoudre, le sacrifice final… et le tout avec des mots superbes. Fabuleux roman.

Alexandre Jardin

Le zèbre* est un roman médiocre et sans intérêt pour midinettes stupides.

Jean-Philippe Jaworski

Janua Vera vient démentir la désespérante pensée qu’il n’existe aucune oeuvre francophone contemporaine de qualité en littérature de l’imaginaire. Très bien écrit, cet ensemble de récits dans un monde médiéval fantastique se lit avec passion au fil de très habiles rebondissements. Le roman Gagner la guerre se déroule dans le même univers en étant l’autobiographie d’un maître-assassin plein de gouaille au service d’un tyran qui ferait passer Machiavel pour un brave garçon.
L’auteur, avant de se consacrer aux romans, a été connu pour ses créations de jeux de rôles.

Raymond Jean

A la fois tendre et drôle, La lectrice* a été une petite ode à la littérature.

Jérôme K. Jérôme

Une amie m’a fait cadeau de Trois hommes sur un vélo, que j’ai donc lu sans jamais avoir lu Trois hommes sur un bateau. L’humour so british de Jérôme K. Jérôme est toutefois très marqué par son temps (la fin du dix-neuvième siècle), parfois à la limite du racisme. Je suis content d’avoir découvert un auteur célèbre mais rien ne me pousse à aller plus loin avec lui.

Joseph Joffo

Pour comprendre la vie des juifs sous l’Occupation, Un sac de billes reste incontournable.

Jonas Jonasson

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire a été un immense succès planétaire. Oui, c’est amusant, absurde, rocambolesque : un ahuri traverse, à la manière d’un Forest Gump, le siècle où il modifie l’Histoire juste pour boire un coup. Mais pas de quoi en faire tout un plat non plus.

Franz Kafka

Je n’arrive toujours pas à comprendre l’intérêt de cet auteur qui ne sait pas mener un récit, sauf en noyant le lecteur dans des circonvolutions rocambolesques sans fin à l’image de son cerveau dérangé. L’inachevé Le Château* reste un record dans les livres aux pages inutiles. La métamorphose* et Dans la colonie pénitentiaire* sont heureusement nettement plus brefs mais tout autant mauvais.

Nikos Kazantzaki

Même si cela déplaît à certains prélats ou à des intégristes, La dernière tentation du Christ est un roman extraordinaire dont on ne sort que pour mieux aimer Jésus.

Joseph Kessel

L’un des plus grands romanciers français, que j’ai aimé au travers de Le lion, Belle de jour (dont la subtilité a été abimée en film) et Les cavaliers.

Daniel Keyes

Cet auteur n’est connu que pour le fabuleux Des fleurs pour Algernon. L’opération qui développe l’intelligence a réussi sur la souris Algernon. Mais Charlie est un être humain, même s’il est profondément idiot. Charlie deviendra pourtant bien un génie. Jusqu’au jour où Algernon puis Charlie verront leur état se dégrader. Où l’intelligence ne sera plus qu’un souvenir avant même que tout soit oublié. Et Charlie est conscient de ce qui lui arrive. Ecrit à la première personne, ce roman prend aux tripes. On peut y voir se croiser de nombreux thèmes : la vraie nature de l’intelligence du cerveau et du coeur, l’intégration des handicapés, l’angoisse de la décrépitude certaine, les relations de pouvoir, la relation du génie avec son entourage, l’amour… Un chef d’oeuvre.

Stephen King

Si j’apprécie les adaptations cinématographiques de ses romans, j’ai été très déçu par ses oeuvres, à commencer par Danse macabre*.

Rudyard Kipling

Il faut lire le magnifique et poétique Le livre de la jungle, juste histoire d’oublier le massacre hollywoodien de Disney.

Gérard Klein

C’est par curiosité vis-à-vis du gourou contemporain de la Science-Fiction (ou en tous cas le filtre éditorial incontournable) en France que je me suis acheté son premier roman, Le gambit des étoiles*. Ce directeur de collection n’a certes pas écrit un chef d’oeuvre. Donner au jeu d’échec et à une drogue cette utilité pour, disons, découvrir certaines vérités cachées sur l’univers est cependant une idée amusante. Ce roman, bien écrit tout de même, date de 1958 et cela se voit.

Milan Kundera

L’insoutenable légèreté de l’être est certes un beau roman mais ne m’a pas vraiment convaincu d’aller plus loin avec cet auteur.

Ysabelle Lacamp

Le baiser du dragon* a été éliminé de ma bibliothèque à l’occasion d’un rangement. Ce n’est pas parce qu’il y a une scène de cul grossière et bâclée à toutes les pages qu’un roman est agréable, même en Chine médiévale.

Madame de La Fayette

Il faut savoir mourir pour ses idées. Par conséquent, il faut savoir souffrir, c’est un moindre mal. Par anti-sarkozysme primaire, je m’étais donc acheté La Princesse de Clèves. Eh bien, je ne l’ai pas fini ni même été très loin (une trentaine de pages de l’édition Librio). C’est consternant d’absence d’intérêt et d’un style narratif déplorable. Au bout d’une page, un lecteur normal se perd déjà dans les liens de haine au sein de la Cour tant ils sont listés d’une façon ennuyeuse. Tous les princes et les princesses montrent tant de vertus qu’on a envie de vite les pousser vers la guillotine. Si les Thermidoriens ont lu ce soi-disant roman, je comprends la Terreur.

Jean de La Fontaine

Les Fables sont indispensables dans une bibliothèque et cette leçon vaut bien un livre sans doute.

John Lang

Egalement connu sous le pseudonyme de Pen of Chaos pour sa saga drolatique de Naheulbeuk, John Lang a aussi écrit un roman d’horreur plein de démons : Le bouclier obscur. D’une écriture efficace, John Lang a respecté tous les codes du genre en y ajoutant un héros informaticien et geek. On ne se refait pas.

J.M.G. Le Clézio

Quand cet auteur français a obtenu le prix Nobel de littérature en 2008, je me suis précipité sur Désert pour découvrir un auteur dont je n’avais jamais rien lu. C’est certes très bien écrit mais d’un tel ennui que j’ai renoncé à l’achever vers la page 80 sur 438.

Gilles Legardinier

Complètement cramé* m’a été offert parce que la couverture comportait un chat dans une casserole, scène plaisante pour moi. L’éditeur revendique 100 000 lecteurs pour ce roman : voilà de quoi rendre modeste de bons écrivains. Car ce récit mal mené (laborieux même) et piteusement écrit est une fantaisie provinciale prétexte à une galerie de portraits de personnages mal définis avec une fin en queue de poisson.

Ursula K. Le Guin

J’aime beaucoup cette auteur un peu kitsch aujourd’hui dont j’avais lu de nombreux romans en étant adolescent. Je possède aujourd’hui Les dépossédés, Le dit d’Aka (suivi de Le nom du monde est forêt), Le monde de Rocannon, Planète d’exil, La main gauche de la nuit et le très original L’autre côté du rêve. Chacun mêle une certaine poésie médiévale-fantastique (comme on dirait en jeu de rôle), un brin de philosophie humaniste voire féministe tendance lesbienne et d’écologisme sans oublier de la très bonne science-fiction. J’ai par contre été déçu par la saga de Terremer, qui manque de souffle.

Stanislas Lem

Solaris est un roman un peu chiant comme les aiment les slaves. Mais c’est très original et intéressant. Surtout ne pas croire les cinéastes tordus qui l’ont adapté au cinéma : ce n’est pas du tout une histoire sur l’amour perdu mais plutôt sur les problèmes de communication au sens large.

Pierre Lemaître

Robe de Marié (sans e final) est un thriller redoutable qui pourrait entraîner dans une vraie paranoïa. Comment une femme est rendue folle par un pervers et comment les vengeances et rebondissements s’enchaînent au fil de quatre parties comme quatre actes rend l’ouvrage d’une extraordinaire efficacité.

Bernard Lentéric

De la gentille science-fiction de gare pour passer agréablement le temps dans le train. Même si La nuit des enfants rois* fait penser aux Plus qu’humains de Sturgeon, son cycle des Rats* aux Fourmis de Werber et Substance B* sans doute à quelque chose aussi.

Eugène Le Roy

J’aime beaucoup les romans réalistes du dix-neuvième siècle. J’ai été comblé avec Jacquou le croquant.

Roy Lewis

Pourquoi j’ai mangé mon père, récit de la vie d’une tribu d’australopithèques, guidée par un inventeur obsédé par l’évolution, est l’un des récits les plus drôles que je n’ai jamais lus.

Jonathan Littell

Les Bienveillantes* a obtenu le Prix Goncourt et le Grand Prix du Roman de l’Académie Française en 2006 : deux bonnes raisons de s’en méfier. 1400 pages de mémoires d’un officier SS durant la seconde guerre mondiale sans pratiquement de chapitrage, avec des allers-retours temporels pas toujours justifiés, un vocabulaire de couleur locale qui reste perturbant pour une lecture fluide… C’est certes intéressant comme approche de la deuxième guerre mondiale mais vraiment délayé, lassant et presque illisible.

Liu Cixin

Le problème à trois corps et sa suite La forêt sombre m’ont fait découvrir l’auteur de science-fiction le plus populaire de Chine : de la vraie science-fiction avec une bonne dose de réflexion philosophique voire politique, avec une optique maoïste qui change des oeuvres américaines.

Jack London

L’appel de la forêt s’entend à tous les âges.

Jérôme Loubry

J’ai acheté Le chant su silence un peu par hasard, à cause du bandeau annonçant des millions de lecteurs. Et ce fut une grande surprise : un très bon thriller dans un ancien port de pêche où l’auteur sait manier suspens et rebondissements.

H.P. Lovecraft

On a créé un mot pour lui : dark fantaisy. Ecrivain maudit, méprisé de son vivant, il a écrit de nombreuses nouvelles, parfois excellentes, parfois mauvaises, dans un univers inquiétant. Je possède les recueils Démons et merveilles, Dagon, La couleur tombée du ciel, Dans l’abîme du temps, Par delà le mur du sommeil et Je suis d’ailleurs.

Rodolphe Maix

Son premier roman, La cote, décrit un monde pas si futuriste où la surveillance est généralisée (il y a des caméras partout, y compris dans les appartements) et générale (chacun regarde en utilisant le successeur d’Internet). Il en résulte un culte absolu de l’image donné aux autres qui se matérialise par cette fameuse cote calculée à partir des votes de chacun. Ce monde se divise de ce fait en deux parties : ceux qui ont une bonne cote, célèbres et privilégiés, et les autres. Dans ce cauchemar, Rodolphe Maix nous emmène à la suite de son héros Jean de haut en bas de La cote avec maestria et un style soigné.

André Malraux

La condition humaine est plus qu’un roman sur la Chine pré-révolutionnaire. C’est l’expression d’un immense talent. Comme quoi on peut être éminence grise d’un président et savoir écrire.

Marivaux

Le jeu de l’amour et du hasard : un classique qui ne m’a pas marqué.

George R. R. Martin

Le trône de fer est une épopée médiévale-fantastique dont on me rabattait les oreilles. J’ai lu le premier tome, pour me faire une idée. C’est certes bien mené mais c’est un tel enchevètrement de complots que l’on s’y perd sans voir la fin (sauf au bout d’une vingtaine de volumes peut-être). J’en suis donc resté là.

Carole Martinez

Son premier roman, Coeur Cousu est absolument magnifique, sublime et poétique ! Dans une Andalousie et un Maroc du début vingtième siècle, une boite mystérieuse passe de mère à fille ou de soeur à soeur, délivrant, à l’issue d’un rite initiatique, un don qui sera bien souvent une malédiction. La mère obtient ainsi le don de tout coudre ou recoudre avant de devoir fuir son village avec sa marmaille dont chaque membre recevra son lot de dons mystérieux. Publié en 2007, Coeur Cousu a reçu de nombreux prix.
J’ai ensuite apprécié Du Domaine des Murmures sur l’histoire d’une recluse emmurée au Moyen-Age, ainsi que sa suite deux siècles plus tard La terre qui penche, sur une petite fille qui découvre la vie, notamment grâce à la servante noyée à la fin du premier tome et devenue Vouivre.

Richard Matheson

Je suis une légende (I’m legend) est paru en 1954 et a été adapté à trois reprises au cinéma : The Last Man on Earth de Vincent Price en 1964 ; Le Survivant de Boris Sagal avec Charlton Heston en 1971 ; et enfin Je suis une légende de Francis Lawrence avec Will Smith en 2007. Je ne connais pas la première adaptation mais, dans les deux suivantes au moins, l’histoire a largement été modifiée au point de transformer totalement le message du roman. Dans le roman, donc, une maladie inconnue a transformé l’humanité en vampires. Il ne reste bien qu’un seul homme sain sur Terre, immunisé pour des raisons inconnues. Un quidam qui analysera certes la maladie mais ne trouvera aucun remède à un mal dont l’origine restera toujours inconnue. Une nouvelle humanité va naître, pour qui ce dernier survivant sera une légende. « I’m legend » constitue la dernière expression du héros et la dernière phrase du roman. Je possède également de lui un autre roman adapté au cinéma : L’homme qui rétrécit (1956, adapté en film en 1957). Il est étonnant de voir comment un roman de cette époque parle essentiellement de l’acceptation de la différence par les normaux et laisse une large place à la sexualité inassouvie source de frustrations.

Guy de Maupassant

Les contes réalistes de cet auteur font partie de mes oeuvres préférées. Je possède plusieurs romans et recueils de récits : Contes de la bécasse, La Maison Tellier / Partie de campagne, La petite Roque, Boule de Suif et Le Horla.

Jack McDevitt

Seeker est un intéressant et palpitant thriller archéologique se déroulant dans environ 10 000 ans alors que l’humanité aura conquis la galaxie : des archéologues cherchent des reliques des premières migrations interplanétaires (dont le vaisseau Seeker) et se font assassiner.

Suzy McKee Charnas

Un vampire ordinaire* m’avait attiré par son titre. Il raconte, de fait, la vie d’un tel vampire, prédateur assumé au milieu de son troupeau humain aux Etats-Unis à notre époque, sans aucun lyrisme, mais le côté psychologique m’a laissé un peu sur ma faim, d’autant qu’il y a des longueurs.

Herman Melville

Moby Dick est un monument de la littérature, même s’il aurait pu être plus court… Il est vrai qu’il comprend un vrai mode d’emploi complet de la chasse à la baleine et une étude complète du milieu des marins chasseurs de baleine en Amérique du Nord fin dix-neuvième siècle. Cela peut toujours servir.

Prosper Mérimée

Avant d’être un opéra, Carmen est un roman d’amour devenu mythique. Superbe bien que d’un style ayant beaucoup vieilli.

Robert Merle

Malevil est la preuve que l’on peut faire un récit sur l’après-guerre nucléaire avec une vraie french touch. L’un des meilleurs romans sur le sujet.

Vincent Message

Un amnésique a tué des gens a priori au hasard dans la rue et vit à moitié dans un monde parallèle. Un policier et un psychiatre essayent de comprendre. Le pitch de Les veilleurs* aurait pu donner quelque chose d’intéressant mais le récit est atrocement mené au point que le livre tombe des mains. Rassurons nous : il a eu des prix et la critique était laudative.

Gustav Meyrinck

Le très daté et un peu chiant Le Golem reste cependant un classique à lire.

Walter M. Miller Jr.

Cet écrivain est moins célèbre que son drôlissime et génial Un cantique pour Leibowitz : après une guerre nucléaire, l’humanité se reconstruit doucement grâce à un moine idiot qui retrouve un document scientifique par hasard. A lire absolument.

Octave Mirbeau

Le journal d’une femme de chambre est un récit extraordinaire de justesse et d’un style parfait.

Yukio Mishima

J’ai goûté à cet auteur emblématique au travers du petit recueil de nouvelles Dojoji et autres nouvelles. Des récits de Geishas, une petite comédie de moeurs et un extraordinaire récit de seppukku.

Jean-Baptiste Poquelin dit Molière

Je possède ses Oeuvres Complètes. Sans commentaire…

Michael Moorcock

On m’avait tellement dit du bien de la Saga Elric que j’ai testé Elric des Dragons*. Sans être convaincu car c’est de l’héroic fantasy très convenue.

Camille X. Morgan

L’Horloge de la XIIIème heure met en scène une charmante héroïne, orpheline, voleuse et très douée, dans les rues de Paris à la fin du XIXème siècle. La voilà séduite par une horloge présentée à l’Exposition Universelle mais elle n’est pas seule à être intéressée. Le lecteur suit avidement les aventures de la demoiselle, tantôt proie, tantôt chasseuse, qui respirent le désuet charme d’un Arsène Lupin en jupons. L’auteur n’hésite ainsi pas à mêler, comme on le faisait à l’époque, quelques évocations fantastiques à une intrigue policière à multiples rebondissements.

Richard Morgan

Carbone modifié* (Altered carbon) reprend le concept du roman de Jack Vance de 1956 La vie éternelle (To Live Forever), à savoir la possibilité de sauvegarder sa personnalité et sa mémoire pour la réinjecter dans un autre corps, normalement son clone. Je n’ai lu que le premier tome de la saga, titulaire du Prix Philip K. Dick 2003 et à l’origine d’une série à succès, mais sans vraiment accrocher. L’enquête menée par un ancien soldat d’élite devenu mercenaire est confuse et les implications psychosociologiques des concepts de l’univers ne sont finalement qu’assez peu abordées.

Sonia Muller

J’ai acheté Un amour de connasse* essentiellement parce que Sonia est une ex-collègue. J’ai eu du mal à finir… et aussi à entrer dedans. La construction sans ponctuation (ou presque), c’est difficile tout de même. A la manière du Petit Nicolas, de Sempé et Goscinny, les incompréhensions conceptuelles de nos chères connasses se transforment en fautes d’orthographe. Mais là, comme cela se passe à Passy et pas boulevard Saint Germain, je ne sais pas si « incompréhensions conceptuelles » est approprié. Bref, c’est un roman sur la bêtise égocentrique des filles de ces riches qui nous gouvernent avec d’excellentes inventions (le télétravail : tu regardes la télé et les autres travaillent pour toi) mais le blogostyle est tout de même gênant à la longue : c’est très drôle sur 20-30 pages, mais ça lasse à la longue…

Ramez Naam

Développeur chez Microsoft, Ramez Naam connait bien l’informatique. Avec le très efficace techno-thriller Nexus*, il nous projette dans un avenir proche où le transhumanisme est une réalité combattue par les autorités au nom de certaines dérives. Mais le combat entraine des dérives pires. Au final, une morale : la technologie doit être offerte à tous pour que, statistiquement, il en ressorte plus de bien que de mal.

Vladimir Nabokov

La première page de Lolita est un des plus grands moments de la littérature érotique sans qu’il y ait une seule évocation scabreuse. Ce roman est un chef d’oeuvre. J’ai ensuite voulu lire cinq ou six autres romans de Nabokov, qui m’ont tous très déçu et que je n’ai pas gardés.

Jo Nesbo

J’ai goûté à ce roi du polar scandinave avec le très efficace Le Fils : policiers corrompus, vieux secrets de famille, vengeances, élites déchues, sexe… et église comme lieu de crime avec pasteur corrompu pour bien respecter la règle Mon Dieu, dit la Comtesse, je suis enceinte et je en sais pas de qui. Prenant, avec un bon suspens très bien mené, des rebondissements, des sentiments et des personnalités complexes : ce roman est indubitablement une réussite du genre.

Amélie Nothomb

Je lui suis longtemps resté assez fidèle pour son roman quasi-annuel que j’attendais en livre de poche. Mais à une certaine lassitude vis-à-vis de thèmes sans cesse rebattus (comme la lutte beauté/laideur) est venue s’ajouter l’abominable Acide Sulfurique*. Ce fut la fin de ma fidélité.
J’ai conservé d’elle son premier et extraordinaire roman Hygiène de l’assassin (extraordinaire d’originalité), Les catilinaires, Mercure, Stupeur et tremblement (ou pourquoi je préfère la Chine à ces barbares japonais). Je me suis séparé de Le sabotage amoureux*, Les combustibles* (oui, bon, d’accord, c’est un sacrifice horrible que de brûler des livres…), Péplum*, Attentat* (excessif), Métaphysique des tubes*, Cosmétique de l’ennemi*, Robert des Noms Propres*, Biographie de la faim* (sorte de suite de la Métaphysique des tubes) et Acide Sulfurique* (trop caricatural sur la télé-réalité et les obsessions de l’auteur comme le couple beauté/laideur).

George Orwell

Je me souviens de la première fois que j’ai lu 1984 : en plein soleil, l’été. J’ai eu froid. Ce roman mythique ne doit cependant pas faire oublier le non moins extraordinaire conte philosophique La ferme des animaux.

Marcel Pagnol

La gloire de mon père, Le château de ma mère, Le temps des secrets, Le temps des amours : une tétralogie arrosée au pastis.

Daniel Pennac

A côté de la Déclaration des Droits Imprescriptibles du Lecteur dans Comme un roman, la saga Malaussène, drôle et originale, m’a séduite au début avant de me lasser, avec Au bonheur des ogres. J’ai lu mais je n’ai pas conservé La petite marchande de prose*, La fée carabine* et Monsieur Malaussène*. Je me suis arrêté là.

Georges Pérec

L’une des âmes de l’Oulipisme (L’Oulipo étant l’Ouvroir de Littérature Potentielle, autrement dit une école d’écriture où la créativité se déploit sous une (ou plusieurs) contrainte(s) pré-établie(s) ) est surprenant. J’ai lu avec étonnement W ou le souvenir d’enfance. Deux histoires qui se déroulent sans lien entre elles, sauf au dénouement. Un descriptif du fascisme très original pour l’une. Des mémoires d’un amnésique pour l’autre. Le tout avec un style d’écriture très académique. La vie mode d’emploi examine de son côté l’ensemble des habitants d’un immeuble imaginaire au fil d’une série de nouvelles constituant néanmoins un tout étonnant dans sa construction.

Louis Pergaud

Cet auteur n’est connu que pour son roman de l’enfance rurale, qui a tout de même bien vieilli, La guerre des boutons, malgré trois adaptations cinématographiques.

Charles Perrault

Les incontournables Contes… à redécouvrir à tout âge !

Pierre Pevel

Uchronie fantastique où des dragons complotent dans l’Europe presque réelle du XVIIème siècle, Les Lames du Cardinal* a obtenu de nombreux prix. J’en ai lu le premier tome sans être malgré tout convaincu. Certes, c’est bien écrit mais j’ai décidément du mal avec les romans qui d’une part réécrivent l’histoire sans que ce soit justifié et cohérent (pourquoi diable des dragons au XVIIème siècle, pas avant et pas après ?) et d’autre part multiplient les complots dans tous les sens sans donner les clés (qui est ce traitre et qu’a-t-il fait au siège de La Rochelle ?).

Edgard Allan Poe

Un grand classique du fantastique avec la fabuleuse traduction en Français de Charles Baudelaire : Histoires extraordinaires, Nouvelles histoires extraordinaires, Histoires grotesques et sérieuses.

Terry Pratchett

Je possède de lui Le Grand Livre des Gnomes qui réunit trois nouvelles (les camionneurs, les terrassiers, les aéronautes) et les premiers tomes des Annales du Disque-Monde (La huitième couleur…). S’il y a certes de l’invention et de l’originalité dans ces oeuvres, je suis resté un peu sur ma faim par rapport aux panégyriques entendus sur cet auteur.

Terry Pratchett & Neil Gaiman

Leur oeuvre commune est légendaire, mythique et même apocalyptique : De bons présages (Good omens). Prendre l’amitié de deux concurrents (un ange et un démon) aimant leur marché (la Terre) et souhaitant continuer à s’y affronter tranquillement comme argument d’un roman fantastique dont l’intrigue repose sur l’Apocalypse, il fallait oser. Cette témérité est couronnée de succès et donne un roman bourré d’humour dont on appréciera particulièrement les notes de bas de page.

Jacques Prévert

Paroles : le meilleur poète moderne dans ses meilleures feuilles.

Christopher Priest

Le monde inverti* raconte l’étrange saga d’une ville roulante où la population est persuadée d’être sur un monde-disque à rotation hyper-rapide, provoquant des distorsions spatio-temporelles dont il faut s’éloigner. La cohérence est limitée et la fin stupide malgré les prix attribués. De même, La machine à explorer l’espace* est un hommage-réécriture de La machine à explorer le temps et de La guerre des mondes (de H.G. Wells) à l’intérêt limité. Je n’ai pas gardé ces livres, en me demandant encore pourquoi cet auteur est autant l’objet d’adoration.

Romain Puertolas

La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la Tour Eiffel* est un conte mignon qui se lit vite même s’il est triste. D’un côté, une postière et un contrôleur aérien adoptent une petite marocaine orpheline atteinte de mucoviscidose mais sont empêchés de venir la chercher à cause d’un incident météorologique. De l’autre, un récit fantastique qui transforme le drame en un conte plein de fantaisie absurde. Le style est léger, agréable, mais les citations permanentes de marques, d’objets, d’émissions, etc. peuvent agacer.

Yann Quéffélec

Un romancier efficace pour des intrigues solides avec un style direct : Le charme noir, Les noces barbares, Disparue dans la nuit. Avec lui, pas de pages inutiles.

Raymond Queneau

Zazie dans le Métro m’a laissé pantois. Rompre les règles tant de la syntaxe que du récit ou des conventions sociales ne peut être une fin en soi. C’est certes original mais pas de quoi en faire tout un plat non plus.

Pauline Réage

Histoire d’O, le roman érotique le plus sulfureux du siècle, est finalement assez mauvais, dans son style comme dans son intrigue décousue. Or Le lien, par exemple (voir Vanessa Duriès), a montré qu’il était possible de parler de sadomasochisme avec talent.

Jules Renard

Histoires naturelles : de jolies historiettes…

Anne Rice

J’ai d’abord goûté son cycle des vampires : le très original Entretien avec un vampire et ses suites plus classiques (Lestat le vampire, La reine des damnés, le voleur de corps et Memnoch le démon). J’ai également lu Pandora* et Armand le vampire* mais je me suis arrêté là : à force de tirer sur la corde sans se renouveler, Anne Rice l’a un peu usée. On peut commencer à Entretien avec un vampire et s’arrêter à La reine des damnés sans dommage pour rester au mieux avec l’oeuvre marquante d’Anne Rice. Celle-ci a transformé la mythologie du vampire fondée par Bram Stocker. Au point que le principe du Don Obscur a envahi l’adaptation cinématographique pourtant très fidèle du roman de ce dernier, Dracula, par Francis Ford Coppola. Si on regarde les anciens films ou romans de vampires, on ne devient vampire qu’en étant mordu (comme par un loup garou) sans être suffisamment vidé de son sang pour mourir. Avec Anne Rice apparait la notion d’échange : la victime ne devient vampire que si elle boit le sang d’un vampire. Et plus le vampire s’abreuve de sang, surtout s’il s’agit d’autres vampires, plus il acquiert de pouvoirs. Cela change totalement le cours des histoires et les motivations des personnages. Anne Rice a également fait de ses vampires de vrais personnages avec leurs psychologies crédibles, au coeur des intrigues. Elle a créé un univers qui a influencé l’inconscient collectif occidental au même titre que Tolkien ou Stocker.J’ai également lu, dans le cycle des sorcières, Le lien maléfique*. Bien que ce cycle soit réputé, je lui ai trouvé beaucoup de lourdeur, assez peu d’originalité et une absence de crédibilité de la psychologie des personnages. Et cette obsession de voir des esprits vouloir s’incarner (comme dans la Reine des Damnés)…

Jules Romains

Il faut lire Knock avant d’aller voir son médecin. Plus que drôle : vraiment sérieux.

Edmond Rostand

Quel panache, ce Cyrano de Bergerac ! A lire absolument. Je me suis aussi délecté de Chantecler, une pièce qui n’eut que peu de succès à l’époque (essentiellement parce qu’elle était difficile à jouer et à mettre en scène).

Philip Roth

L’uchronie autofictionnelle Le complot contre l’Amérique*, qui voit le triomphe d’un président américain antisémite et isolationniste en 1942, partait d’une idée séduisante. Mais, au final, beaucoup de longueurs et de déceptions.

J.K. Rowling

Cette femme a changé l’imaginaire occidental en créant un mythique petit sorcier : Harry Potter. Je suis fan ! Même si les derniers tomes montrent l’usure du concept…

Pascale Roze

Son Chasseur zéro* vrombit avec talent.

Jean-Christophe Rufin

Cet auteur sait varier les genres, le plus souvent avec bonheur, du roman historique à l’anticipation en passant par le thriller.
Je possède ainsi son roman ayant obtenu le Prix Goncourt : Rouge Brésil, preuve que des Prix Goncourt peuvent être (parfois) de bons romans. Ce roman d’aventure est basé sur des faits réels (rappelés en postlogue) et méconnus : la conquête française du Brésil. Les thématiques abordées (la confrontation entre calvinistes et catholiques…) et un style riche font de ce roman un vrai chef d’oeuvre. J’ai lu bien après son premier roman, également primé, L’Abyssin*, nettement moins bon.
Le collier rouge* est plus court et revient sur l’état d’esprit peu patriote de certains poilus après la première guerre mondiale au travers d’un jugement militaire sur un incident durant une commémoration.
Dans un autre genre, après 1984 et Le meilleur des mondes, il fallait bien une nouvelle utopie totalitaire plus conforme à nos dérives actuelles. C’est fait avec le très réussi Globalia, un excellent roman d’anticipation sur une civilisation dans un avenir proche, ultra-capitaliste oligarchique, totalitaire grâce à la manipulation de masse mais où les personnes normales sont persuadées d’être libres.
J’ai également lu son thriller écologique Le parfum d’Adam bien construit.
Sa pseudo-biographie très romancée écrite à la première personne de Jacques Coeur, Le Grand Coeur, sait, elle aussi, nous transporter dans une autre époque et nous faire nous glisser dans la peau d’un personnage méconnu.
Le recueil de nouvelles Sept histoires qui reviennent de loin* n’est pas à la hauteur du reste de l’oeuvre.

Salman Rushdie

J’ai voulu posséder et lire Les versets sataniques* comme un devoir civique et moral. Eh bien, je ne comprends pas ce que reprochent les intégristes musulmans à ce texte qui, de toutes façons, est simplement mauvais, décousu et sans queue ni tête.

Marquis de Sade

La philosophie dans le boudoir est une oeuvre provocatrice. Sortie de son contexte historique, elle n’a aucun intérêt.

David Safier

Maudit Karma* est un petit roman allemand qui ne marquera pas l’histoire et n’est pas resté dans ma bibliothèque mais c’est très mignon et drôle. Une animatrice de télévision négligeant sa famille meurt écrasée par la chute d’un satellite au sommet de sa gloire (ou presque) et se réincarne avec une obsession : retrouver sa famille humaine et réussir morte ce qu’elle n’a pas réussi vivante.

Françoise Sagan

Bonjour tristesse ou le désoeuvrement et l’égoïsme érigés en idéaux. Au moins, la langue est belle.

Antoine de Saint Exupéry

Le conte le plus merveilleux jamais écrit : Le Petit Prince. Par contre, Vol de nuit* est très évitable et avec peu d’intérêt.

George Sand

J’aime beaucoup les romans réalistes de la fin dix-neuvième. Je suis comblé avec La mare aux diables, François le champi et La petite fadette.

Bernhard Schlink

J’ai découvert cet auteur au travers du recueil de nouvelles Mensonges d’été* où divers personnages se retrouvent face à leurs mensonges, essentiellement conjugaux ou existentiels. J’ai trouvé cela assez plat et je n’ai pas été tenté d’aller voir plus loin cet auteur allemand pourtant réputé.

Eric-Emmanuel Schmitt

La part de l’autre se glisse dans deux peaux d’Hitler, deux versions, l’une issue de l’histoire réelle, l’autre uchronique, en les comparant au fur et à mesure. Et si, au lieu de devenir clochard puis soldat allemand, Hitler était devenu peintre puis soldat autrichien et avait été soigné par Sigmund Freud ? Le récit mise sur la compréhension de la psychologie du personnage. Fascinant.
Autre roman, plus ancien : L’évangile selon Pilate. Rendre Jésus plus humain est toujours un gros risque. L’approche sous forme de journal de Jésus puis de journal de Pilate est intéressante mais, sur le fond, La Dernière Teentation du Christ de Nikos Kazantzaki est plus intéressant.

Jacques Serguine

Un éloge de la fessée* autobiographique décliné en trois parties implacables : quand, pourquoi, comment ? Un autre roman qui se veut gentiment érotique mais rapidement ennuyeux (au point que j’ai arrêté ma lecture avant la fin) sur, encore une fois, la fessée, l’attendrisseur*.

Marie Shelley

Frankenstein ou le Prométhée moderne : un mythe qu’il faut lire. Trop souvent, on n’a en tête que les mauvaises adaptations cinématographiques alors qu’il s’agit d’un roman fabuleux de nuances et de subtilités, même si son côté scientifique fait évidemment sourire aujourd’hui.

Robert Silverberg

Evidemment un des très grands de la Science Fiction et du fantastique, mais pas seulement. Ainsi, bien que publié en collection de science-fiction, le Livre des Crânes est plutôt un ouvrage initiatique voire policier, ou bien un road-roman (par analogie avec le road-movie). Mais, trop souvent rapproché du précédent, Le Fils de l’Homme est un délire sans queue ni tête
Le très original La Porte des Mondes raconte quant à lui ce qui aurait pu se passer si l’Europe n’avait pas conquis le monde mais avait subi la peste puis les invasions… pour le plus grand bonheur des indiens.
Le recueil de novellas (romans courts) Né avec les morts associe de la science-fiction basique (La vallée hors du temps) et du bon fantastique (Partir, Thomas le Proclamateur, Né avec les morts). Un autre recueil très hétérogène tant en style qu’en qualité : Le nez de Cléopâtre.
Côté Science-Fiction pure enfin, le classique Les Monades Urbaines (une description par de courtes nouvelles d’un monde futuriste abominablement vertical) et l’original Les déportés du Cambrien sont des incontournables. Les déserteurs temporels, par contre, est un petit bouquin plus ordinaire où, malheureusement, toute la richesse de l’intrigue n’est pas exploitée comme on pourrait s’y attendre : de nombreuses portes sont posées mais jamais ouvertes. Il est le premier tome d’un cycle nommé Fugues dans le temps. Le second, Les Temps Parallèles (Up The Line), qui narre les aventures d’un guide touristique temporel, est plus réussi bien que démarrant lentement.
La Tour de Verre est très intéressant par certains aspects : voilà des androïdes qui prennent leur créateur humain pour un Dieu mais attendent de lui qu’il fasse de ses créatures les égales de l’homme après avoir construit une tour de verre destinée à communiquer avec des extra-terrestres. Mais le héros créé une situation où l’humanité est mise en péril alors que lui s’enfuit, ce qui est pour le moins étrange.
Le Grand Silence* raconte comment des extra-terrestre envahissent et dominent la Terre, avec la seule conclusion possible : résister est inutile, d’autant que l’homme aime la domination.
Avec Isaac Asimov, il a écrit le très bon Le Retour des Ténèbres sur l’histoire d’un monde où au moins un soleil brille en permanence, jusqu’au jour où…

Clifford D. Simak

Je n’ai lu de cet auteur que le très connu Demain les chiens* (City), un recueil de nouvelles enchaînées sur le devenir de l’homme, dont la civilisation est remplacée par celle des chiens, mais où il manque un souffle, une idée forte.

Georges Simenon

Je n’ai lu que L’affaire Saint Fiacre. Un bon roman policier.

Dan Simmons

Les Cantos d’Hypérion* (Hyperion, La Chute d’Hyperion – 2 tomes chacun) ont beau être couramment encensés, je n’ai pas accroché du tout. Je me suis forcé à aller jusqu’au milieu du troisième livre mais, là, j’ai craqué. A la base, l’histoire n’est pas forcément mauvaise mais tout est superficiel (même la psychologie des personnages) et finalement la rédaction alambiquée complique la lecture sans rien apporter. Quant aux références permanentes à un poète romantique anglais sans intérêt pour faire intellectuel, c’est franchement énervant. Et reste toujours la question : mais où veut en venir l’auteur ?

Alexandre Soljénitsyne

Bon, la vie au Goulag, ce n’était pas les vacances si l’on en croit Une journée d’Ivan Dénissovitch.

Norman Spinrad

Si j’ai découvert cet auteur à travers un thriller sur les dérives de la télévision, de l’info-spectacle et du militantisme outrancier à tendance terroriste (En direct*), il est surtout connu pour de la science-fiction. Le recueil L’autre côté du réel regroupe deux récits intéressants : Les avaleurs de vide (les survivants humains d’un désastre écologique parcourent l’espace à la recherche d’une autre planète vivante qui n’existe pas) et Deus Ex (eschatologie cyberpunk). A mi-chemin entre les deux, le célèbre Jack Baron et l’éternité décrit avec efficacité et un style intéressant la lutte entre d’un côté un milliardaire fou et ses savants et de l’autre une vedette du spectacle audiovisuel qui va détruire le rêve d’immortalité du milliardaire, simplement en dénonçant ses agissements criminels.
Rêve de fer* est une uchronie où Adolf Hitler est devenu l’auteur d’un roman de SF assez ennuyeux et mauvais où ses fantasmes sont étalés. Du coup, l’ouvrage est lui-même assez illisible.

Emily St. John Mandel

Station Eleven* fait du neuf avec du vieux de manière intéressante : encore une histoire post-apocalyptique où seuls quelques survivants peuplent encore la Terre suite à une épidémie. L’intérêt est dans le traitement original : tout tourne autour d’un acteur qui meurt sur scène juste avant la catastrophe, avec d’incessants allers-retours entre avant et après la fin de la civilisation en marquant l’importance des souvenirs. On suit les aventures de divers personnages en lien avec cet acteur (le lien apparait parfois tardivement) et comment une petite troupe de théâtre itinérante tente de préserver une certaine culture car survivre ne suffit pas. Quant à Station Eleven, il s’agit d’une bande dessinée réalisée par la première femme de l’acteur et dont un exemplaire va devenir un souvenir important de l’une des survivantes.

John Steinbeck

Oui, il y a une culture américaine et pas seulement une sous-culture. Ce romancier en est la preuve. J’ai adoré : Des souris et des hommes, Les raisins de la colère, Au dieu inconnu et A l’Est d’Eden. J’ai eu un peu plus de mal à rentrer dans l’histoire tragicomique des marginaux de Tortilla Flat et l’histoire de la grève des ouvriers agricoles de En un combat douteux m’a semblé longue à démarrer.

Neal Stephenson

C’est un auteur peu connu en France mais son roman Le Samouraï Virtuel (Quel titre à la noix en français ! Snow Crash était tout de même mieux !) est cependant un bon polard cyberpunk. Je possède aussi de lui l’Age de Diamant. Ces deux romans sont intéressants pour découvrir le cyberpunk et ses codes : le premier au sujet des mondes virtuels, le second pour l’usage des nanotechnologies.

Bruce Sterling

Les mailles du réseau (Islands in the net) est également un bon polard cyberpunk. Approprié pour découvrir le Cyberpunk.

Robert Louis Stevenson

Encore un livre fondateur d’un mythe qu’il faut redécouvrir derrière sa propre légende : Le cas étrange du Dr Jekyll et de M. Hyde.

Bram Stocker

Le mythe a écrasé l’oeuvre et c’est dommage. Il faut relire et apprécier la subtilité de Dracula.

Todd Strasser

Son récit La Vague transcrit plus ou moins une expérience menée en Californie par un professeur d’histoire pour faire comprendre les mécanismes du fascisme à ses élèves. Le film de Dennis Gansel tiré de ce récit assez morne malgré un sujet en or était beaucoup plus percutant.

Charles Stross

Cet auteur anglais a réussi, avec le Bureau des Atrocités, à faire un ensemble de nouvelles sur une agence de contre-espionnage vouée à l’occulte en Grande Bretagne et mêlant policier, science-fiction (la magie assistée par informatique, c’est chic), fantastique et, enfin, humour anglais.

Arkadi et Boris Strougatski

Une quatrième de couverture élogieuse sur le chef d’oeuvre de la science-fiction soviétique, une préface de Ursula K. Le Guin… Voilà de quoi convaincre d’acheter Stalker : pique-nique au bord du chemin. Voici donc des extra-terrestres qui sont venus, sont restés peu de temps et sont repartis en laissant leur déchets dans une zone devenue de ce fait ultra-dangereuse. Et les stalkers pillent la zone au risque de leur vie. Mais une approche par tranches de vies de l’un d’eux, sans véritable histoire, m’a déconcerté.

Théodore Sturgeon

Les plus qu’humains et Cristal qui songe sont-ils de la science-fiction ? Plutôt du fantastique mais il s’agit surtout de romans magnifiques, magiques, par un auteur incontournable.

Patrick Süskind

L’auteur d’un des romans les plus fabuleux du siècle, Le Parfum, aurait dû s’arrêter là au lieu de croire que le lecteur pourrait devenir Le Pigeon* voire La Contrebasse*, aussi mauvais l’un que l’autre.

Jonathan Swift

Un monument de la littérature mondiale : Voyages de Gulliver.

Anna Taure

Autrice auto-éditée, elle s’est d’abord consacrée à des sagas comme Les enfants de Tiamat (quand notre monde doit s’habituer à la présence de dragons et d’humains mutants). Un monde sans lettres est à l’inverse une courte uchronie se déroulant à la Cour du Roi de France fin XVIIIème siècle alors que l’imprimerie a été bannie d’Occident, entrainant ignorance et retard technologique sur les Ottomans et les Chinois.

Jean Teulé

J’ai de lui plusieurs récits historiques. Tout d’abord, Mangez-le si vous voulez, narrant un fait divers du 16 août 1870 dans le Périgord, très intéressant sur la mécanique des foules. Et j’ai également acquis Le Montespan sur le destin tragi-comique du mari cocu par Louis XIV et de sa belle qu’il ne cessa d’aimer. A cela, il faut ajouter Fleur de tonnerre qui raconte le destin d’une tueuse en série en Bretagne se prenant pour l’Ankou.

J.R.R. Tolkien

La trilogie du Seigneur des Anneaux (La communauté de l’anneau, Les deux tours, Le retour du Roi) et son introduction Bilbo le hobbit constituent un monument, un univers entier qui a marqué l’imaginaire occidental. Il est dommage que le Silmarillon, inachevé, soit confus. Et il serait aussi dommage d’oublier les oeuvres extérieures à la Saga, comme le merveilleux Fäerie.

Léon Tolstoï

La mort d’Ivan Illitch, suivi de Maître et serviteur et de Trois morts : trois courts récits pour un talent unique.

John Kennedy Toole

Quatre fois plus court, La conjuration des imbéciles aurait été quatre fois meilleur. Mais c’est tout de même assez génial.

Michel Tournier

Vendredi ou les limbes du Pacifique est une excellente réponse à Daniel Defoe…

Henri Troyat

Je n’ai de lui que le très beau La neige en deuil.

Jean-Michel Truong

J’ai acquis au hasard Le successeur de Pierre qui a obtenu le Prix de l’Imaginaire en 2000. Cette histoire post-apocalyptique aux multiples branches et rebondissements m’a laissé un sentiment mitigé. L’intrigue est certes riche, très documentée, notamment sur l’histoire du christianisme. L’argument est également original. Mais suivre deux histoires parallèles (celle d’un manuscrit antique qui aurait été écrit par Saint Pierre et celle d’une civilisation post-apocalyptique) nécessite des liens plus évidents dès le départ (par exemple via les préoccupations respectives de personnages qui se croisent), même si le final justifie tout.

Jack Vance

Il a écrit de très nombreuses choses que j’ai parfois lues, jeune, en bibliothèque (cycle de Lyonesse…). Je possède de lui le très décevant (peut-être parce que marqué par son époque) Cycle de Tschaï, le brillant, drôle et incontournable Space Opera, La vie éternelle (Si on excepte une fin bâclée et décevante, ce dernier est un très bon roman sur les effets de la découverte d’un traitement contre la vieillesse)… J’ai aussi lu les recueils Croisades et Le dernier château* qui réunissent chacun quatre grosses nouvelles très inégales ainsi que La mémoire des étoiles*, une sorte de romance policière dans un monde futuriste où l’étiquette est le fondement de la société.

A.E. Van Vogt

C’est un auteur prolifique, pas toujours bon, je suis donc loin d’avoir tout lu de lui ! Le banal côtoie l’excellent mais l’ensemble ne déçoit pas. Le plus extraordinaire reste A la poursuite des Slans. Son Monde des non-A* est assez inconsistant et peut donc être évité (je ne l’ai pas acheté). La faune de l’espace*, Les armuries d’Isher* et le recueil Les monstres*… n’ont pas beaucoup d’intérêt même s’ils peuvent faire passer le temps.

Fred Vargas

Depuis le temps que j’en entendais parler… J’ai fini par acheter Pars vite et reviens tard, une enquête du commissaire Adamsberg autour d’un tueur en série qui invoque la peste pour régler une vieille histoire, avec de multiples rebondissements. Agréable à lire.

John Varley

Peu connu en France, il a pourtant écrit des romans intéressants sur un avenir de l’humanité qui peut être vu comme assez optimiste dans les grandes lignes mais… en fait pessimiste si on lit bien et qu’on est attentif à la psychologie des personnages. Je possède Champagne bleu et Gens de la Lune. Par contre, je n’ai pas conservé Persistance de la vision*, un recueil de nouvelles plus ou moins dystopiques ou fantastiques, même s’il y a parfois quelques accents dickiens.

Jean Bruller dit Vercors

Le silence de la mer suivi de La marche à l’étoile : des récits poignants et de grand talent sous l’Occupation.

Alexandre Vialatte

Les fruits du Congo* ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable.

Boris Vian

L’écume des jours et L’herbe rouge ont sans doute été trop portés aux nues. L’originalité surréaliste et les idéaux gauchistes ne font pas le talent.

François-Marie Arouet dit Voltaire

Un sommet d’humour et d’intelligence : Candide.

Mika Waltari

Le roman historique porté par un grand talent de conteur : Sinouhé l’Egyptien, L’Etrusque et Les Amants de Byzance.

Herbert George Wells

Cet écrivain moraliste a probablement écrit parmi les meilleurs romans de science-fiction. S’attachant à la morale plus qu’à la technique, il ne se démode pas, au contraire d’autres. Ses oeuvres ont en tous cas marqué l’imaginaire occidental, même si les adaptations cinématographiques de celles-ci sont en général mauvaises. Je possède : La guerre des mondes (en fait un récit sur les réactions des uns et des autres face à une invasion suivie d’occupation), Les premiers hommes dans la Lune (amusant), L’homme invisible (un classique), La machine à remonter le temps (surtout une critique sociale, ne l’oublions pas), La guerre dans les airs et le ravissant mais tragique Miss Waters (une histoire de sirène).

Bernard Werber

L’originalité et le meilleur côtoie le facile et le médiocre, ces deux derniers l’emportant de plus en plus au fil des années. Pour le meilleur, sa saga Les fourmis, Le jour des fourmis, la révolution des fourmis (le moins bon du lot) avec son annexe Encyclopédie du savoir relatif et absolu, le livre secret des fourmis. Je n’ai pas gardé le mauvais qui partait pourtant de bonnes idées : Les thanatonautes*, Le père de nos pères*. Et je me suis arrêté là. Le personnage, il est vrai, m’énerve de plus en plus : je ne supporte pas son inculture, son manque de structuration et son ton professoral lié à un orgueil incroyable.

Oscar Wilde

Encore un incontournable : Le portrait de Dorian Gray.

Walter Jon Williams

Câblé (Hardwired) est un bon roman cyberpunk. Approprié pour découvrir ce genre.

Robert Charles Wilson

Porté par des critiques élogieuses, j’ai découvert Blind Lake avec enthousiasme. L’approche de la question de l’extra-terrestre est ici traitée avec une grande originalité tout en la mettant en perspective avec les situations très humaines. L’idée de forcer les héros à une quarantaine est également ingénieuse. C’est de la très bonne SF même si le démarrage est un peu lent.
Du même auteur, j’ai également apprécié l’approche originale du voyage dans le temps (simple prétexte pour réfléchir sur l’acceptation du passé et la construction de l’avenir) de A travers temps.

Marguerite Yourcenar

Deux très grandes oeuvres de très grand talent : Mémoires d’Hadrien et L’oeuvre au noir. Oui, il y a de bons écrivains à l’Académie Française.

Roger Zelazny

La saga des princes d’Ambre est réputée. J’y ai goûtée avec Les neufs princes d’Ambre* sans y trouver le moindre intérêt tant il y a de deus ex machina et d’astuces narratives convenues.

Emile Zola

A côté de Germinal, je possède un petit recueil Librio de nouvelles intitulé La mort d’Olivier Bécaille. Le mot « classique » devient galvaudé…

Stefan Zweig

Le joueur d’échec et le recueil de nouvelles Amok : des récits courts, surprenants, fabuleux.