La Proposition : bien honnête

La PropositionLa Proposition, de Anne Fletcher, avec Sandra Bullock et Ryan Reynolds, nous ressort la romance habituelle du mariage arrangé entre deux ennemis intimes qui finit en mariage d’amour. Dès le début, tout le monde sait comment cela va se finir : la loi est dure mais c’est la loi du genre. Bon. Soit. En l’occurrence, une executive woman décide d’épouser son souffre douleur d’assistant pour éviter d’être expulsée des Etats-Unis et de perdre son travail.
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L’affaire farewell : la petite grande histoire

Affiche du film “L'Affaire Farewell", de Christian Carion.L’Affaire Farewell, de Christian Carion, avec Guillaume Canet et Emir Kusturica, ressort le bon filon des films d’espionnage du temps de la guerre froide. Voici donc un simple ingénieur civil français, expatrié à Moscou, entrainé par hasard dans l’une des opérations qui ont déstabilisé le bloc soviétique et ont abouti à sa chute finale, en bloquant ici l’espionnage industriel. Le scénariste a pris quelques libertés (assumées) avec l’Histoire pour conter les petites histoires que l’on n’écrit pas dans les livres officiels.

On a droit à tous les clichés habituels, jusqu’aux scrupules et à la raison d’Etat qui vaut tous les sacrifices.

Mais qu’importe ! C’est un film qui assume son genre. D’un bout à l’autre, le spectateur est conduit avec maestria, la tension monte et descend comme il convient et les acteurs -les deux principaux sont aussi réalisateurs- totalement crédibles dans leurs rôles respectifs. Les présidents Mitterrand, Reagan et Gorbatchev ont, eux, été un peu bâclés : les héros de l’histoire officielle ne sont pas, ici, les personnages principaux.

Il en résulte un bon petit film pour passer une soirée mais certainement pas un chef d’oeuvre.

L’armée du crime : la résistance rouge

L'armée du crimeL’armée du crime, de Robert Guédiguian avec Simon Abkarian, Virginie Ledoyen et Robinson Stevenin, retrace l’histoire du groupe de Francs Tireurs et Partisans (FTP) de Missak Manouchian. Présenté par la propagande collaborationniste comme « l’armée du crime » sur une célèbre affiche rouge reprenant les portraits en médaillons de chaque résistant communiste, le groupe sera entièrement démantelé et ses membres fusillés au Mont Valérien en 1944.
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District 9 : ET veut vraiment rentrer maison

District 9District 9, de Neill Blomkamp, produit par Peter Jackson, avec Sharlto Copley, Jason Cope et Nathalie Bolt, parvient à secouer le concept du film d’extra-terrestres plus encore qu’ET. Voici donc un vaisseau d’extra-terrestres qui s’immobilise au dessus de Johannesbourg en Afrique du Sud avec, à son bord, plus d’un million d’extra-terrestres réfugiés que l’humanité parque dans un township. Pour éviter des heurts avec la population locale, il est décidé de les déplacer dans un camp fermé à l’écart des humains. Ce qui va se passer à ce moment là est évidemment le coeur du film.
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Un prophète : vers la lumière noire

Affiche du film “ Un prophète", de Jacques Audiard.Un prophète, de Jacques Audiard, avec Tahar Rahim et Niels Arestrup, a obtenu le Grand Prix du dernier festival de Cannes. S’il faut parfois se méfier de ce genre de récompenses, force est de constater que cette histoire terrifiante d’un jeune loubard prend aux tripes. Ce petit délinquant minable apprend son métier de criminel en prison, quittant progressivement son statut de victime pour devenir petit parrain et entrevoir la lumière noire du pouvoir des gangs.
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Numéro 9 : du sous-Burton déjà vu

Numéro 9Numéro 9, de Shane Acker, a été largement mis en avant comme une oeuvre de Tim Burton, en fait simple co-producteur parmi 4. Si l’univers graphique et les partis pris esthétiques ne sont pas sans rappeler les choix du Maître, on est bien loin du compte.
Le scénario ne brille pas non par son originalité : encore une fois, l’humanité a été rayée de la carte par une méchante machine créée par un gentil savant manipulé par un abominable dictateur aux airs d’Adolf Hitler (les casques des soldats ne sont pas sans évoquer ceux de la Wermacht d’ailleurs). Mais les ultimes créatures de ce gentil savant, des mini-robots sous forme de poupées de chiffon, sont là pour venger tout le monde.

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Inglourious Basterds : la chasse délirante est ouverte

Affiche du film “Inglourious Basterds", de Quentin Tarantino.Inglourious Basterds, de Quentin Tarantino avec Brad Pitt et Mélanie Laurent, nous amène dans une rencontre impromptue entre deux complots pour tuer un maximum de nazis à Paris en 1944. D’un côté, un commando de Juifs américains massacrant avec sauvagerie plus vite que son ombre, et de l’autre une jeune Juive voulant venger sa famille. Mais le tout reste un Tarantino avant d’être un film de guerre.

Le délire uchronique fait se succéder les massacres à grande échelle à la mitrailleuse (qui remplace admirablement la tarte à la crème) avec une précision dans la mise en scène tout à fait remarquable. Alors, second degré, oui, mais du bon, du bien sniffé et on en redemande parce que, quoique Tarantino ait fumé, c’était de la bonne.

Malgré tout, et pour que le second degré fonctionne comme tel, tous les codes classiques du film de guerre sont utilisés… pour être parodiés bien évidemment. Il faut saluer notamment la performance des acteurs qui arrivent à se glisser dans les personnages les plus improbables et les situations les plus catastrophiques tout en les rendant parfaitement crédibles, même lorsqu’ils s’en sortent.

Bref, pour qui aime les Tarantino, ce sera là un grand cru à apprécier d’urgence. Mais il est vrai qu’il faut être amateur et que les allergies sont compréhensibles.

Neuilly Sa Mère : se moquer plus pour rire plus

Affiche du film “ Neuilly Sa Mère", de Gabriel Laferrière.Neuilly Sa Mère, de Gabriel Laferrière, avec Samy Seghir, Jérémy Denisty, Denis Podalydès et Rachida Brakni, joue sur le classique décalage entre un candide et un groupe pour mener une satyre sociale sur Neuilly et sa faune grand’bourgeoise. Voilà donc le petit maghrébin de banlieue, demi-orphelin, propulsé chez sa tante ayant épousé un riche bourgeois et devant se conformer aux codes de son nouvel habitat.
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Le temps qu’il reste : contemplation palestinienne

Affiche du film “ Le temps qu'il reste", de Elia Suleiman.Le temps qu’il reste, de Elia Suleiman, avec Ali Suliman et Saleh Bakri, retrace la vie d’une famille palestinienne de Nazareth sous l’occupation israélienne de 1947 à nos jours au travers de scènes décousues se voulant significatives. Si le film peut défendre honorablement la cause palestinienne face à l’occupation israélienne et aux exactions liées à celle-ci, il reste un ensemble disparate et contemplatif, guère passionnant faute de véritable histoire.

Si ce n’est pas le premier film à tenter de faire rire de situations dramatiques en jouant sur le loufoque, les scènes misant sur l’absurde assurent une décompression des plus utiles. Le palestinien allant jeter sa poubelle en téléphonant à sa petite amie tout en étant suivi par le canon d’un tank israélien (ce qui n’est pas sans faire penser à la place Tien An Men), le saut à la perche du héros au dessus du mur coupant le territoire palestinien en deux pour rejoindre sa tante mourante, le jeu de ping-pong autour d’un brancard entre l’armée israélienne et les infirmiers, le contrôle permanent des pêcheurs… sont autant de scènes jouant sur l’absurde, le ridicule, tout en montrant l’horreur de l’oppression.

Mais ce n’est pas parce que le peuple palestinien souffre que les spectateurs doivent subir le même sort. Le titre doit faire référence aux pensées de ceux-ci lorsqu’ils regardent leurs montres durant la projection.

Demain dès l’aube : quand le jeu cesse d’en être un

Affiche du film “Demain dès l'aube", de Denis Dercourt.Demain dès l’aube, de Denis Dercourt, avec Vincent Perez et Jérémie Renier, se déroule dans l’univers très particulier des « reconstitueurs », c’est à dire des pratiquants du jeu de rôle historique en grandeur réelle, en l’occurrence à l’époque napoléonienne. Mais, à l’occasion de la maladie de sa mère, un concertiste entre dans cet univers sans guère de préparation, à l’invitation de son jeune frère. Il en oublie (mais ne semble pas être le seul…) qu’il ne s’agit que d’un jeu. Notons d’ailleurs que les résumés qui ont circulé avant la sortie du film sont inexacts : les deux frères ne s’opposent pas, la mère non plus, au sujet de ce jeu.
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