Dégooglisation : pas si simple

Au fil des années, une culture des services en ligne gratuits s’est développée chez les internautes. Or, comme dit l’adage, si c’est gratuit, c’est vous le produit. En effet, tout a un coût. Il faut donc bien payer ce coût (et, accessoirement, générer des profits aux pauvres entreprises qui assurent ces services). Pour les services grands publics, le coût est généralement couvert par la publicité ultra-ciblée, ce qui implique une exploitation à outrance de vos données personnelles pour vous qualifier afin d’ultra-cibler la dite publicité. Google est sans doute l’entreprise qui a le mieux exploité ce modèle.

Mais se passer des services Google est quasiment impossible, sauf à choisir un autre fournisseur aux mêmes défauts mais à la performance moindre. J’ai tout de même largement réduit mon « empreinte Google » récemment.

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Le savoir-vivre, c’est aussi le savoir-mourir

Une dernière semaine auprès de la mer

La question du suicide assisté et de l’euthanasie revient régulièrement dans l’actualité. Je l’ai traitée dans mon roman « Une dernière semaine auprès de la mer« . Ce roman est dérivé d’une nouvelle plus ancienne, publiée en intégralité ici.

C’est bien sûr l’Affaire Vincent Lambert qui motive le retour de cette question en ce moment. Voilà en effet un homme, victime d’un accident de la route, cérébralement mort depuis dix ans, mais que des intégristes catholiques veulent conserver avec une apparence de vie. Biologiquement, un peu comme une grenouille morte que l’on excite avec des courants électriques, certaines fonctions corporelles se poursuivent mais cet homme est indubitablement mort : dix ans de multiples expertises médicales sont là pour le prouver. La partie raisonnable de sa famille (dont sa femme) ne peut pas faire son deuil. Accessoirement, en ces temps de disette budgétaire, la plaisanterie est également ruineuse pour la collectivité nationale. En lire plus Le savoir-vivre, c’est aussi le savoir-mourir

Notre-Dame de Paris en feu et les palais chinois

L’émotion a été énorme suite à l’incendie de la charpente de Notre-Dame de Paris. Que restera-t-il de l’un des plus grands symboles de Paris ? Il faudra des mois pour savoir ce qui peut être sauvé, des années pour reconstruire ce qui pourra l’être. Les bois millénaires travaillés par des milliers de mains d’artisans talentueux sont perdus à jamais.

En Occident, la valeur va avec l’originalité, le travail et la durée.

Et on ne peut que voir le contraste avec d’autres cultures, d’autres pays. En Asie, les palais comme les temples sont de bois. Il n’y a aucune trace des originaux des grandes œuvres de Confucius ou de Lao Tseu.

Régulièrement, dans ces régions où les tornades se disputent aux tremblements de terre pour mettre à bas les monuments, le bois est le plus pertinent pour résister ou, simplement, être remplacé. Les oeuvres littéraires ne valent que parce qu’elles sont copiées. C’est la copie qui donne de la valeur, l’effort fait pour multiplier les exemplaires. L’original unique ne vaut rien.

Qui est le plus résilient ?

Promouvons « Le Manifeste du Respect du Public »

A l’occasion d’un peu de ménage, j’ai redécouvert dans mes archives « Le Manifeste du Respect du Public« . J’ai décidé de le remettre sur mon site (il en avait disparu il y a quelques années) et ainsi de promouvoir de nouveau cette charte de bonne conduite pour les créateurs.

Cette charte a un seul objet : que chacun respecte les droits des autres. Il s’agit autant pour le créateur de respecter son public que, pour ce public, de respecter les créateurs.

Il s’agit donc d’un côté de ne pas entraver la jouissance d’une œuvre dont un acheteur dispose légitimement et de l’autre de respecter le travail d’un créateur en ne piétinant pas sa source de revenus. Ce texte avait été écrit lors des débats autour de la DADVSI, ce qui ne nous rajeunit pas.

Voyager dans l’espace : ne pas s’accrocher au passé

Les lettres de l'espaceVoyager dans l’espace a été, pour l’humanité, la suite logique de son rêve réalisé de conquérir le ciel. Mais les technologies actuelles ne sont ni pertinentes ni prometteuses pour conquérir les étoiles.

Quand découvrirons-nous ou appliquerons-nous des méthodes plus appropriées à une réelle conquête de l’espace ? Il était normal que l’auteur de « Les Lettres de l’Espace » se penche sur le sujet dans un billet de blog… En lire plus Voyager dans l’espace : ne pas s’accrocher au passé

Les religions conservent ce qui ne devraient pas l’être

Les religions -surtout monothéistes- mettent de l’absolu là où il y a du relatif, de la stabilité là où il y a du changement. Et, de ce fait, elles bloquent et provoquent des conflits. Elles empêchent les humains d’évoluer, de changer, de se remettre en cause. Elles nuisent au bonheur. Je vais ici le démontrer.

J’entends par « religions » une croyance organisée par une structure sociale (église, clergé, docteurs de la loi, etc.). Rechercher un sens à l’existence, à l’univers, est une nécessité mais ne passe pas nécessairement par l’adoption d’une religion structurée. En lire plus Les religions conservent ce qui ne devraient pas l’être

Séparer les pouvoirs, en séparer les détenteurs dans une nouvelle Constitution

Soyons des Individus SolidairesEt si je me mettais au sport politique national ? Depuis 1789, écrire des constitutions ou les réformer est devenu un sport politique national en France. Chaque courant politique veut « sa » république (ou sa monarchie). On ne cesse pas de réformer, d’amender… Alors, pourquoi ne pas proposer, moi aussi, quelques petites idées en la matière ?

A l’inverse de la France, d’autres pays sont bien économes en termes de réformes institutionnelles. L’exemple typique est constitué par les Etats-Unis qui n’ont jamais fait de réforme importante, les grands débats portant au plus sur un amendement (abolition de l’esclavage, interdiction de la consommation d’alcool…). L’Angleterre (la Grande Bretagne, le Royaume-Uni) n’a jamais eu de constitution écrite. En lire plus Séparer les pouvoirs, en séparer les détenteurs dans une nouvelle Constitution

Retraites et chômage des seniors : poche droite et poche gauche

Soyons des Individus SolidairesLes régimes de retraite sont, en France, régulièrement déficitaires. Mais la solution habituelle de repousser l’âge de la retraite est une mauvaise idée.

Le déficit s’explique simplement : les recettes (cotisations) sont inférieures aux dépenses (pensions). La France a en effet fait le choix d’un système par répartition : ce sont les actifs actuels qui payent pour les retraités actuels. A l’inverse, d’autres pays ont fait le choix de la capitalisation : les actifs économisent pour leur future retraite.

Chaque système a ses avantages et inconvénients et un système mixte est sans doute ce qui est préférable afin de compenser les inconvénients de l’un par les avantages de l’autre. C’est d’ailleurs ce que font spontanément la plupart des Français en investissant pour leurs vieux jours, par exemple dans l’immobilier comme l’achat de leur logement.

Outre le ratio retraités/actifs, il convient de regarder un autre indicateur : le chômage des seniors. Les employeurs français sont réputés pour être particulièrement gérontophobes. Donc, repousser l’âge de la retraite, tant que la gérontophobie des employeurs n’aura pas été sanctionnée, n’amène qu’une seule conséquence : le développement du chômage des seniors. Donc on remplace (partiellement) le déficit des caisses de retraite par celui des caisses d’allocation chômage.

Or les allocations chômage sont également issues de cotisations des actifs. Ce sont les mêmes qui payent, selon des modalités similaires. La bureaucratie à la française seule est responsable de la séparation des deux systèmes.

Le résultat est donc que repousser l’âge de la retraite n’a strictement aucune conséquence sensible (sauf via les différences d’allocations) sur le niveau global de déficit des régimes sociaux. C’est juste prendre dans la poche gauche de quoi remplir la poche droite.

Les esprits

Soyons des Individus SolidairesComme tout à chacun, je me penche sur le sens de la vie, sur ce qui pourrait nous advenir au-delà de la mort, etc. Dans l’essai Cum, j’ai voulu avoir une approche à la fois rationnelle et pragmatique, relativement expérimentale. J’ai voulu y limiter les hypothèses hasardeuses.

Permettez-moi, ici, de prendre le contre-pied de Cum en multipliant les hypothèses, en prenant des positions assez peu argumentées. Ayons un peu de foi, donc. Parlons des « esprits ». En lire plus Les esprits

Inutile et nuisible prison

Carcer et autres libérationsLa prison rassure les honnêtes gens qui en réclament toujours plus, avec des peines toujours plus lourdes. Et les politiciens démagogues en rajoutent. Une fois cela constaté, essayons de retrouver un peu de rationalité.

Bien que j’ai écrit un roman de quasi-anticipation utilisant une prison comme décor d’un jeu télévisuel, Carcer, je suis très réticent à cette forme de châtiment. Pourquoi ? Parce que cela ne marche pas, tout simplement. En lire plus Inutile et nuisible prison