Star Wars VII, The Force Awaken, de J.J. Abrams, avec Daisy Ridley (Rey), John Boyega (Finn), Adam Driver (Kylo Ren) ainsi que les « historiques » Harrison Ford (Han Solo), Carrie Fisher (Leia Organa) et Mark Hamill (Luke Skywalker), fait donc suite au Retour du Jedi. Les acteurs ont vieilli de ce qu’il faut puisque l’histoire se déroule environ trente ans plus tard.
Plus encore que les précédents épisodes, celui-ci est une ode au préservatif, à la pilule et au stérilet : ne faites pas de gamin, jamais, surtout si vous croyez avoir un pouvoir quelconque. Ou alors attendez-vous aux pires ennuis.

Tout l’enjeu du film est finalement de comprendre qui est qui dans cet univers qui continue sa lente désagrégation. La prospère république de l’épisode 1 avait déjà bien sombré à l’époque de l’Empire. Trente ans plus tard, l’anarchie est quasiment totale. Luke a disparu, Leia a pris la tête de l’armée de l’Alliance et les débris de l’armée impériale (le Premier Ordre) se sont trouvés un nouveau Chef Suprême, Snoke, sans oublier qu’ils ont encore reconstruit une étoile de la mort, cette fois en creusant une planète.
Voici donc Rey, une jeune femme abandonnée enfant sur une planète des sables et qui s’est débrouillée pour survivre en pillant des épaves. Voici un méchant, Kylo Ren, qui se révèle rapidement être l’enfant de XXXXX mais qui est surtout un jeune voyou instable et perturbé, obsédé par son grand-père. Luke a tenté de reconstruire un ordre Jedi, s’est retrouvé à former un monstre et a fui devant son échec (super-courageux, le héros). Depuis, la situation est évidemment complètement catastrophique. La Force a été plus ou moins oubliée. Jusqu’à ce que quelque chose se réveille.

Notons également que le parallèle entre les régimes plus ou moins nazis et l’Empire est toujours plus net, de film en film. Ici, plus d’armée de clones, définitivement remplacés par des gamins normaux enlevés enfants à leurs familles avant d’être éduqués par le Premier Ordre. Par contre, la Force (pratiquement oubliée) n’est plus un argument sauf pour les deux méchants principaux. Pour tous les autres, il s’agit avant tout d’établir un état fort et totalitaire assumé comme tel au nom de l’Ordre.

Si, bien entendu, les effets spéciaux sont à la hauteur, les allusions scéniques aux épisodes précédents nombreuses, il manque un souffle. Ce qui avait fait la grandeur shakespearienne des épisodes précédents a totalement disparu. Osera-t-on dire que Kylo Ren est un nouveau Jar Jar Binks ?

Les fans ne peuvent donc qu’être déçus. Surtout que le film se termine sur un cliffhanger.

Mais pourquoi, pourquoi, pourquoi « il » ne lui dit pas « Je suis ton père » sur le pont ???