Faute d’amour

Désirs et destinsDésirs et destins rassemble 21 nouvelles appartenant à tous les genres (tendres, cruelles, drôles, fantastiques…) sur l’amour et le désir.

L’appartement était un petit studio meublé dans une rue calme, à l’écart de la grande avenue où il l’avait rencontrée. Elle entra à son signe, quand il eut ouvert la porte.
Une kitchenette, une salle d’eau, des toilettes séparées, une fenêtre donnant sur une grande cour claire… elle fit le tour du regard. Dans un coin, un grand lit portait un drap et une couette.
Dans un sac de supermarché qu’il avait avec lui, il prit un gel douche et lui donna.
« Il y a une serviette dans la salle d’eau » ajouta-t-il avec un sourire. En lire plus Faute d’amour

La lumière qui s’éteint

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Elle aimait, jadis, se lever de bonne heure, ouvrir la fenêtre et les volets, se remplir les poumons des parfums marins en écartant triomphalement les bras et puis enfin revenir vers le lit, le sortir du sommeil et faire l’amour alors qu’il était encore dans les brumes du sommeil, pestant d’avoir choisi une femme matinale. Ce soir, au loin, le soleil n’allait pas tarder à se coucher derrière la petite colline empêchant de voir la mer. Des maisons plus chères se trouvaient de l’autre côté du monticule, avec une belle vue, pour ceux qui avaient réussi leurs vies. En lire plus La lumière qui s’éteint

Passion professionnelle

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Elle l’avait aperçu, une fois, au détour d’un écran. Cela avait suffit. Elle ne savait rien de lui mais cela n’avait pas duré. Elle ne tarda pas, en effet, à trouver son nom, son adresse et son matricule national grâce à la reconnaissance faciale et à l’identification palmaire au passage d’un portillon de métro. Dès lors, suivre ses déplacements était devenu un jeu d’enfant. Elle pouvait l’admirer sous tous les angles permis par la vidéosurveillance du territoire.
Edwige Safari était une inspectrice de surveillance très bien notée par ses supérieurs. Elle prenait son rôle à coeur. En deux ans, deux voleurs à la tire avaient été arrêtés grâce à elle. Leur exécution publique avait réjoui le directeur des programmes télévisés : deux très belles audiences.
L’homme qu’elle avait remarqué ne se doutait de rien, bien entendu. Mais Edwige le regardait souvent. Sa démarche était souple. Il semblait musclé. De fait, il fréquentait un club de sport près de son domicile, plusieurs soirs par semaine. Mais son visage respirait la douceur. Elle rêvait de le rencontrer.
Dès qu’elle songeait à le voir, elle se demandait comment justifier une rencontre, ce qu’elle pourrait lui dire. Quels mots prononcer ? Quelle ode lui chanter ? D’autres femmes, jolies du reste, se pendaient à son cou. L’une, notamment, le rejoignait souvent dans un petit hôtel près de son travail. Ses longs cheveux blonds ondulaient dans la lumière crue dispensée dans les couloirs souterrains. Elle aussi semblait heureuse. On le serait à moins : elle fréquentait un bien bel homme qui devait lui faire l’amour comme un dieu plusieurs fois par semaine. En lire plus Passion professionnelle