Du 28 Septembre 2016 au 15 Janvier 2017 a lieu dans les Galeries nationales du Grand Palais, à Paris, une exposition consacrée à Georges Rémy, dit Hergé. Père de Tintin, auteur des Exploits de Quick et Flupke (1930) et de Les Aventures de Jo, Zette et Jocko (1935), il a inventé l’école franco-belge de bande dessinée à base de ligne claire.
Mais Hergé avait encore des surprises à révéler, que l’on découvre au fil de cette intéressante exposition.

Ainsi, Hergé fut un illustrateur publicitaire et un calligraphe réputé. Son studio commença comme agence de réclame ! Son sens du graphisme fit, en la matière, merveille et les créations affichées sont typiques de son talent. La création de ses bandes dessinées profita de son travail sur les typographies comme sur la composition des images nécessaire aux publicités.
Surtout, Hergé fut un grand amateur d’art. Obligé de se documenter pour créer les bandes dessinées se déroulant un peu partout dans le monde, il s’intéressa aussi beaucoup à l’art moderne. S’il renonça à un exercice professionnel de la peinture, quelques oeuvres réalisées en amateur sont proposées dans l’exposition.

La grande douleur d’Hergé fut sans doute que la Bande Dessinée fut toujours considérée comme un art mineur. Ce concept d’art mineur, par opposition à des arts majeurs, m’a toujours mis hors de moi. Un créateur se doit d’avoir quelque chose à transmettre. Plus ce quelque chose est riche, plus il est évocateur, plus il inspire celui qui le reçoit, meilleure est l’oeuvre. Certains arts dits majeurs accouchent, de ce point de vue, surtout de bien petites oeuvres alors que des arts dits mineurs abritent des oeuvres fondamentales ayant toute leur place dans l’histoire de l’art. A l’heure où le Prix Nobel de Littérature est attribué à un chanteur, Bob Dylan, cette distinction art mineur / art majeur a-t-elle encore du sens ?