Affiche du film "L'Ordre et la morale", de Mathieu Kassovitz.L’Ordre et la morale, de et avec Mathieu Kassovitz, raconte les évènements tragiques de la grotte d’Ouvéa, en Nouvelle Calédonie, en 1988. En pleines élections présidentielles françaises, un petit groupe d’indépendantistes prend d’assaut une gendarmerie, prend en otages des gendarmes et en tue plusieurs.

L’enchainement des fautes dans les deux camps va mener au carnage.

 

Côté français, la fin de cohabitation Mitterrand-Chirac amène une surenchère au lieu du nécessaire apaisement. La négociation est bloquée. La politique politicienne n’a rien à faire de la vie des otages ou du sort de quelques indigènes à 25000 kilomètres de la métropole. Côté kanak, les dérives violentes ont peut-être été le fait d’une panique, comme le prétendent les survivants, mais une telle opération dans une telle période était une faute politique majeure, en même temps qu’un suicide.

Le film raconte le point de vue d’un capitaine du GIGN formé pour négocier. Il ne donne pas le beau rôle aux décideurs politiques français, c’est un fait. Mais, contrairement à ce qui a été déclaré par l’ancien ministre héros de quelques scènes, le point de vue est équilibré. Le film renvoie chacun à ses fautes. Surtout, il sait expliquer l’enchainement des faits qui aboutissent à la tragédie.

Mathieu Kassovitz fait ici, pour une fois, dans le spectaculaire. Mais sans surenchère inutile. Les scènes de paysages locaux sont magnifiques et l’assaut final est filmé de manière réaliste, donc sans giclées de sang en gros plan.