Barbie, de Greta Gerwig, avec Margot Robbie et Ryan Gosling, adapte en film les aventures de la poupée iconique. Très attendu, le film a bénéficié d’une promotion importante axée sur l’humour et l’ironie. Il était de ce fait devenu le film le plus attendu du début de l’été.

Et force est de constater que les cinémas sont pleins lorsque l’on veut aller voir le film. Notons aussi que le fabriquant Mattel est co-producteur.

Revenons d’abord aux origines… La poupée Barbie est une poupée mannequin de 29 cm commercialisée depuis 1959 par Mattel. Initialement blonde et aux proportions guère réalistes, les modèles se sont multipliés au fil des ans et des critiques (racisme, sexisme…), Barbie adoptant toutes les ethnies, tous les métiers et même tous les handicaps. Le chiffre du milliard de poupées vendues a été atteint en 1997. Basées sur des romans, les biographies de Barbie (Barbara Millicent Roberts) et de son ami Ken (Kenneth Sean Carson) sont pour le moins compliquées, tout comme la relation des deux personnages (amis ? Fiancés ? Amants ?). La lecture de l’article de Wikipedia est, à ce sujet, très instructive.

Le groupe scandinave Aqua avait sorti un tube mondial, « Barbie girl », en 1997. Les relations entre le groupe et Mattel ont, là encore, été compliquées… Encore un petit tour sur Wikipedia. Mais leur chanson ne pouvait être totalement ignorée tant elle est restée célèbre. Elle apparait donc brièvement en format remixé hip-hop dans le générique final…

L’amorce du film est une excellente parodie du « 2001, Odyssée de l’espace » de Stanley Kubrick qui devient une ode à Barbie : la poupée a permis aux petites filles de jouer à autre chose qu’à la maman. Et il en résulte un monde très rose… sauf pour les Ken. Mais la Barbie Stéréotypée (excellente Margot Robbie !) a quelques soucis, des idées noires. Une humaine joue avec elle mais a elle-même des idées noires. Barbie Stéréotypée pourrait donc devenir une Barbie Bizarre. Pour résoudre le problème, une parodie de Matrix plus tard, Barbie part donc dans le vrai monde. En emmenant Ken. Celui-ci va donc découvrir que les mâles peuvent être autre chose que des faire-valoir. Ce qui va mettre en péril Barbie Land.

Pour bien faire passer des messages féministes et ancrer définitivement Barbie dans un tel courant (et donc annuler son image sexiste), le film n’hésite pas à en rajouter des couches multiples. Mais toujours avec humour, y compris par comique d’accumulation. Mattel joue donc très intelligemment avec son produit.

Mais tout le monde s’y retrouve car il s’agit d’une excellente comédie pleine d’inventions et de gags savoureux sans une seconde d’ennui. Margot Robbie montre tout son talent, même si elle avait déjà été formidable en Harley Quinn (seul point positif de The Suicide Squad), en Sharon Tate dans Once Upon a Time… in Hollywood ou en Naomi Belfort dans Le Loup de Wall Street. Ryan Gosling (Ken Stéréotypé) est tout autant fantastique en personnage falot qui se rêve en mâle alpha.