Le syndrome du beau graphique

Coup de gueule

Une chose m’énerve terriblement : les beaux graphiques à qui l’on fait dire n’importe quoi. C’est un outil utilisé par tous ceux qui veulent manipuler leurs interlocuteurs. Eventuellement, certains répéteurs ont eux-mêmes été trompés et sont persuadés d’être des experts parce qu’on leur a montré un beau graphique.

La vie et le monde ne se résument pas à de beaux graphiques. Les données de base peuvent être exactes (ce qui permettra de proclamer : « vous pouvez vérifier ! Les chiffres sont bons ! »). Mais on en tire des conclusions erronées voire absurdes. C’est une arme classique des complotistes et des escrocs politiques.

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La plaie des martyrs narcissiques

Le terme de « martyr » qualifie classiquement des personnes qui se sacrifient au profit d’une cause. Les religions sont friandes de martyrs et la christianisme en vénère pléthore, les plus nombreux étant issus de la période de l’Empire romain mais d’autres cas existent (missionnaires au Japon, guerres civiles en France et en Espagne…). Le mot provient, via le latin martyrus, du grec martus, « témoin ». Le but du martyre (le supplice du martyr) est de promouvoir la cause défendue par le martyr.

Or, depuis quelques temps, se multiplient les démonstrations stupides de militants qui sont complètement contre-productives. Au lieu de promouvoir la cause officiellement défendue, ce type de martyre la ridiculise. Mais le martyr à qui on en fait la remarque rétorque « il faut bien faire quelque chose ». C’est ce que j’appelle un « martyr narcissique ». Et c’est une plaie pour toutes les causes.

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Oscars 2022 : vers le futur et au-delà

« Don’t look up : déni cosmique« , « Raya et le dernier dragon » et surtout « The power of the dog » sont en compétition pour les Oscars 2022. Avec douze nominations pour « The power of the dog« , excusez du peu. La particularité de ces films ? Ils ont été produits et diffusés par et pour des plates-formes de vidéo-à-la-demande comme Netflix, Disney+ ou Amazon Prime. Pour la prestigieuse Academy of Motion Picture Arts and Sciences, le canal de diffusion n’a aucune importance : c’est un film, cela peut concourir.

En France, aussi bien à Cannes qu’aux Césars, point de cette ignominie ! Seule une sortie en salle obscure vous permet de concourir. C’est malheureusement un grand classique de la « culture » en France.

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Oui, tout peut s’effondrer

Pendant que le monde s'écroule

Les « collapsologues » et autres « survivalistes » partent du principe que le monde entier peut s’écrouler suite à une catastrophe environnementale bien prévue. Les tendances politiques associées à ces mauvais augures peuvent être écologiques ou franchement d’extrême-droite. Mais nous avons la démonstration, sous nos yeux, qu’un effondrement est parfaitement possible, localement, sans effondrement global.

Cet exemple est bien sûr le Liban. Pays riche, son effondrement politique a entraîné un effondrement économique. Avant ce pays classé comme « développé », d’autres pays se sont effondrés suite à des guerres civiles ou des guerres étrangères. On peut citer la Somalie, la Libye, etc. Bien entendu, on peut remonter quelques siècles ou millénaires en arrière et multiplier les exemples.

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Ne soyons ni technobéats ni technophobes

Apotheosis - Les hommes-dieux

Quand j’ai créé Emenu, dans Carcer, puis que j’ai repris ce concept d’univers virtuel pair-à-pair de partage documentaire dans plusieurs romans, notamment Apotheosis, je visais notamment à contrer tous les défauts classiques d’Internet. Dans Apotheosis justement, j’ai également abordé le sujet délicat du transhumanisme avec un aveugle qui voit grâce à des implants qui lui permettent aussi, justement, de circuler aisément dans Emenu. La morale d’Apotheosis, rappelons-le, est, qu’à l’heure où les technologies permettent tout, les dieux sont inutiles. On voit ainsi, en quelques lignes, comment naissent deux extrêmes autant condamnables l’un que l’autre : la technobéatitude (la technologie peut tout, il faut lui faire confiance) et la technophobie (la technologie est le mal qui nous éloigne de Dieu, de la Nature, etc.).

Rester calme et raisonnable entre les insultes des deux camps relève parfois de l’effort surhumain. Il faut donc pouvoir recracher sa colère en essayant malgré tout de rester fidèle à une ligne de conduite raisonnée. Je vais tenter l’exercice dans les lignes qui suivent.

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Soul ou le triomphe de Disney+

Soul a été réalisé par Pete Docter et Kemp Powers pour les studios Disney / Pixar. Il a été l’un des premiers longs métrages à gros budget à sortir exclusivement sur le service de streaming Disney+ et pas en salles, les salles étant fermées à cause de la crise sanitaire Covid-19.

Le 25 avril 2021, Soul a obtenu l’Oscar du film d’animation. Cette récompense est amplement méritée et jette une sacrée pierre dans le jardin du Festival de Cannes ou des César.

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Le mal est partout

Pour un passionné d’histoire et de découvertes des civilisations passées comme moi, il y a des petits refrains moralisateurs actuels qui m’échauffent sérieusement. Il est facile d’accuser des gens prompts à la repentance et avec des financements pour se faire pardonner. Il est facile de toujours dire : « c’est la faute des méchants, qu’ils payent ». Trop facile.

Les Européens ont colonisé le monde. C’est vrai. Ils n’ont pas toujours été gentils, c’est vrai aussi. La colonisation ? Oui, c’est mal selon nos normes morales actuelles. L’esclavage à base raciste ? Oui, aussi.

Bon, maintenant, examinons les faits. Oui, les faits, ces choses qui énervent tant les militants obsédés ou les politiciens populistes qui excitent les foules incultes.

Les faits.

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Les mésaventures des artistes face à la propriété littéraire et artistique

La chanteuse américaine Taylor Swift s’est lancée dans des réenregistrements de ses premiers albums. Il s’agit là de l’épilogue d’une longue bagarre qui l’a opposée à ses producteurs.

Désormais riche en plus d’être célèbre, elle a décidé de reprendre son indépendance. Et, surtout, de vider de sa valeur le patrimoine acquis par un homme qu’elle hait, à savoir les enregistrements originaux de ses premiers album.

D’autres artistes, pourtant célèbres, se sont retrouvés ainsi privés de la propriété de leurs oeuvres : The Beattles, par exemple, dont le catalogue a un temps appartenu à Michael Jackson.

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Ainsi peut mourir la démocratie

« Ainsi meurt la démocratie… » : ces quelques mots prononcés par Padmé Amidala, sénatrice de Naboo, dans le film « La Revanche des Sith« , au moment où son ancien mentor prend le pouvoir absolu et devient Empereur de la Galaxie, constituent un point culminant du film. Car, oui, la démocratie peut mourir. La démocratie est morte de nombreuses fois dans l’histoire, et pas seulement à cause d’une invasion barbare détruisant un havre de paix civile. Le cas le plus fréquent est d’ailleurs un effondrement de l’intérieur.

Ce qui s’est passé à Washington le 6 janvier 2021 restera sans doute dans l’histoire comme un choc semblable à celui du 11 septembre 2001. Les Etats-Unis sont autant fragiles que les autres. Là-bas aussi, la démocratie peut chuter.

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Faut-il sauver les libraires et les cinémas ?

La crise sanitaire liée au Covid-19 a secoué singulièrement un certain nombre de commerces qui, déjà, allaient mal depuis des années. Parmi ceux-là, deux râlent parce que, vous comprenez, c’est de la Culture et rien n’est plus important que la Culture (oui, avec un « C » majuscule). Je veux bien sûr parler des libraires et des cinémas. Vous vous doutez bien que, si je pose la question, en titre, de savoir s’il faut les sauver, la réponse ne va pas forcément aller dans le sens des râleurs.

Ce blog est là pour vous montrer que j’aime beaucoup les films. Je suis abonné à Amazon Prime et Disney+, services que je regarde avec un home-cinema. Auparavant, j’allais souvent au cinéma à une époque où j’avais un abonnement à moins de vingt euros par mois. Et puis la programmation étant devenue de plus en plus déplorable, j’ai cessé d’y aller régulièrement et j’ai arrêté mon abonnement. Depuis, le tarif exorbitant me retient d’y aller le plus souvent.

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