L’autre monde : suicide blonde

L'autre mondeL’Autre monde, de Gilles Marchand, avec Grégoire Leprince-Ringuet et Louise Bourgoin, confronte encore une fois un homme et deux femmes, l’une douce et aimante, l’autre dangereuse et excitante. En l’occurrence, la blonde explosive que rencontre par hasard durant l’été le héros est suicidaire. Surveillée par un frère au rôle ambigüe, elle attire malgré tout tous les hommes qu’elle croise. Et elle ne semble accessible qu’au travers d’un jeu en ligne où les avatars tués se retrouvent sur une plage noire apaisante et magnifique.

Louise Bourgoin nous avait plutôt habitués à des rôles comiques ou légers de blondes évaporées. Elle surprend donc ici dans un personnage totalement psychotique et dangereux.
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L’accomplissement

Les cent morts du chatonLes 100 morts du chaton rassemble des nouvelles débutant toutes par les mêmes mots empruntés à Molière.

« Le petit chat est mort » gueula triomphalement le chef de la troupe.
Dressé au sommet d’une estrade, la tête haute, il dominait la foule des siens. Il savourait l’instant d’apothéose de son existence tandis que les cris de joie déferlaient de l’attroupement à ses pieds. Oui, il les avait menés à l’accomplissement de leur destin. Il n’avait plus un regard pour le petit cadavre qu’il avait remué dans tous les sens pour s’assurer de la réalité de sa mort. De telles vérifications étaient pourtant inutiles : comment un tel assemblage éclaté de viande aurait-il pu encore respirer ? On s’était acharné sur le petit corps. Avec sadisme. Avec dévotion. Chacun avait voulu donner sa contribution au décès, à la destruction, de l’Ennemi. Même lorsque cela ne fut plus du tout utile. En lire plus L’accomplissement

Splice : l’épissure génétique

Affiche du film “Splice", de Vincenzo Natali.Splice, de Vincenzo Natali, avec Sarah Polley et Adrien Brody, est au croisement du thriller scientifique et film d’introspection. Le mélange est intéressant même s’il ne devrait pas marquer l’histoire du cinéma.

Voici donc deux scientifiques oeuvrant au sein d’un laboratoire pharmaceutique qui mélangent les ADN d’origines diverses dans l’espoir de fabriquer des espèces susceptibles de produire des médicaments originaux. Et puis, pour épicer l’ensemble, ils ajoutent un peu d’ADN humain, histoire d’avoir des produits un peu plus utiles et, aussi, question d’égos, d’être les premiers à le faire.
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Shrek 4 : les valeurs familiales sont sauves

Affiche du film “ Shrek 4", de Mike Mitchel.Shrek 4, de Mike Mitchel, est censé être la conclusion de la saga de l’ogre vert du studio Dreamworks. Or ce brave ogre se retrouve bien ennuyé de devoir endosser une vie de famille, lui qui aimait tant la tranquillité du bon temps où il était célibataire.

Alors il conclut un pacte avec un sorcier, pacte qui se révèlera bien sûr être une escroquerie. Redevenu un vrai ogre mais destiné à disparaitre en perdant femme et enfants, il va devoir rapidement reconquérir son monde.
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Millenium 2 : nouvelle invasion de pervers sexuels

Affiche du film Millénium 2 : La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, de Daniel AlfredsonMillénium 2 : La Fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette, de Daniel Alfredson, avec Michael Nyqvist et Noomi Rapace adapte le deuxième tome homonyme de la saga romanesque Millenium. Encore une fois, les pervers sexuels ont envahi la Suède, cette fois jusque dans les services secrets. Le passé de Lisbeth est d’autant plus révélé que, cette fois, elle n’aura d’autre choix que de s’y confronter pour de bon.

La ficelle du premier se poursuit : même thèmes, même construction de l’histoire, mêmes personnages, même univers à tous points de vue. Il s’agit sans aucun doute d’une suite et voir le premier semble indispensable pour comprendre la complexe histoire du deuxième.
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Summer wars : explosion de geekomètre

Summer WarsSummer Wars, de Mamoru Hosoda, appartient à une catégorie dont l’effectif croit beaucoup ces derniers temps : les films où un monde virtuel met le monde réel en pagaille. Contrairement à 8th Wonderland, il s’agit ici d’un animé japonais.

Le monde virtuel d’Oz est devenu, simplement, la plate-forme de communication universelle du monde entier, se substituant à Internet. De ce fait, quand une méchante attaque met ce monde en carafe, les répercutions sur le monde réel sont catastrophiques : blocage de nombreuses communications ou générations de fausses alertes, pilotage d’une sonde spatiale défaillant (avec chute prévue sur une centrale nucléaire), etc.
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Fatal Bazooka : l’humour potache qui frappe juste

Affiche du film "Fatal", de Michaël Youn.Fatal, de et avec Michaël Youn, avec également Stéphane Rousseau et Isabelle Funaro, adapte au grand écran le personnage de sketchs Fatal Bazooka. La bande originale reprend ainsi l’inénarrable rap Mets ta cagoule. Après le Brice de Nice de Jean Dujardin, le Fatal Bazooka de Michael Youn passe ainsi lui aussi à la fiction longue durée sous le commandement de son créateur. Et Fatal Bazooka va mal : sa carrière de rappeur est brisée par un nouveau venu vedette d’électro-pop.

Admettons que les antécédents douteux de l’auteur-réalisateur-acteur ne plaidait guère en faveur du film. L’humour potache ras-du-slip reste bien sûr une marque de fabrique mais il faut admettre que, cette fois, Michaël Youn frappe juste et fort.

 
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L’agence tous risques : banalité explosive

agence tous risquesL’agence tous risques (The A-Team), de Joe Carnahan, avec Bradley Cooper, Liam Neeson et Quinton ‘Rampage’ Jackson, adapte la célèbre série télévisée américaine. Certes, nul n’attend de ce genre d’opus un grand moment de cinéma. C’est l’été et la production cinématographique n’est pas au meilleur de sa forme, oscillant entre les daubes hollywoodiennes et les errements pseudo-intellectuels.

Ajoutons qu’avec ce genre d’adaptation, les fans sont forcément déçus par le renouvellement des acteurs, les originaux étant trop âgés pour leurs rôles.
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Prince of Persia : l’aventure défie le temps

Affiche du film “Prince of Persia, les sables du temps", de Mike Newell.Prince of Persia, les sables du temps, de Mike Newell, avec Jake Gyllenhaal, Gemma Arterton et Ben Kingsley se veut dans la foulée et l’esprit de la saga Pirates des Caraïbes. Après avoir adapté une attraction foraine en film, les studios Disney font subir le même traitement à un jeu vidéo.

Il faut prendre ce genre de films pour ce qu’il est : une pure distraction dans un monde imaginaire. Pas un seul sou de réalisme dans ce moyen-orient de pacotille mais ce n’est pas grave. C’est même la règle du genre. Gemma Arterton sait jouer parfaitement son rôle de princesse des 1001 nuits au minois charmant et Ben Kingsley piétine avec talent le fond de commerce du vieux prince ambigüe trusté jusqu’ici par Sean Connery, lui piquant même son look. Quant à Jake Gyllenhaal, il saura plaire aux adolescentes. La réalisation est également soignée avec des effets spéciaux très corrects. Le scénario est, quant à lui, assez classique avec son petit jeu autour de la remontée dans le temps pour réparer ses erreurs, même s’il est efficace et bien mené, sans incohérence trop évidente.
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8th Wonderland : de la virtualité à la réalité

Affiche du film “ 8th Wonderland, de Nicolas Alberny.8th Wonderland, de Nicolas Alberny et Jean Mach avec Matthew Géczy et Alain Azerotnous amène dans un futur proche où se constitue une nation virtuelle, littéralement le Pays de la Huitième Merveille (Internet). Celle-ci, ultra-démocratique mais discrète, commence à prendre des décisions sur le monde réel et se fait remarquer. Les citoyens virtuels se grisent du jeu et défient de plus en plus ouvertement les pays réels et leurs dirigeants ainsi que les grandes firmes, qu’ils sont capables de couler par des opérations de boycott ou des sabotages.

Le pitch est séduisant, avouons le. Et un film à petit budget, sans aucune star et au sujet original mérite d’être soutenu, d’autant que le scénario est bien mené, la réalisation honnête et les acteurs très convenables.

Il y a cependant assez rapidement des limites dans la démonstration. Indubitablement, une communauté virtuelle pourrait mener des actions comme décrites dans le film. Après tout, de multiples communautés actuelles et bien réelles défient ouvertement les lois de tel ou tel pays, notamment sur la propriété intellectuelle par exemple, avec une volonté militante, sans compter les communautés clairement criminelles.

Mais celle dont il est ici question est particulièrement stupide sur plusieurs points : centraliser ses données sur un seul datacenter par exemple ou accepter d’ignorer l’identité de son webmestre. D’autres absurdités techniques font tiquer, comme l’absence de connexion Internet en montagne (il suffit de prendre une liaison par satellite). Enfin, une telle communauté laisserait nécessairement de multiples traces et la première réaction des vrais pays (la manipulation et le discrédit) est infiniment plus crédible et efficace que la barbouzerie qui sera finalement menée.

Ne doutons pas que ce film sera culte dans certains groupes de pseudo-geeks, même s’il n’a pas la puissance poétique d’un Avalon, de Mamoru Oshii. Il aurait plutôt toutes les faiblesses d’un Anti-Trust, de Peter Howitt, avec Ryan Phillippe et Douglas McFerran, sorti en 2001.

Enfin, point exaspérant, la version originale sous-titrée en français est quasiment illisible : le film a beau être français, il a été tourné en anglais et les sous-titres n’ont quasiment aucun contraste avec le fond dans la plupart des scènes.