Comment un écrivain écrit-il ? Et, surtout, comment tient-il le rythme ? Y-a-t-il des méthodes ? Voici des questions qui me sont souvent posées, surtout sur des salons, en général par des auteurs qui se lancent dans leurs premières aventures d’écriture.

Alors que je suis en train d’écrire à un rythme moindre que je voudrais mon prochain roman policier, dans l’univers de Morbourg, je vais tenter de répondre à ces questions.

A ma connaissance, il n’existe aucune méthode qui ait fait ses preuves et qui soit universelle. Chaque écrivain a ses méthodes, ses règles, qui feraient hurler l’auteur d’à côté.

Pour ma part, j’écris (normalement) vite et je reviens peu sur mon texte à la relecture. L’essentiel du travail se fait en amont, à la conception. Il faut en effet concevoir l’univers, les personnages, le plan de l’histoire… Le plan du roman n’est pas forcément celui de l’histoire : la chronologie vécue par les personnages peut être bouleversée dans le récit qui est fait de leurs aventures. Il faut donc toujours avoir en tête les deux plans : la chronologie de l’histoire d’une part, le plan du récit d’autre part.

Je sais que d’autres écrivains préfèrent concevoir et écrire en simultané, avec des relectures intensives et des mises au point laborieuses en cours d’écriture. Je serais incapable de procéder de la sorte. Parfois, j’ai commis des erreurs dans ma conception initiale et j’ai dû repasser sur mon texte pour le modifier en profondeur. Cela a vite été un calvaire.

Car il y a un point essentiel : il faut avoir plaisir à écrire. Les gains financiers d’un auteur étant minimes (quand ils existent), le plaisir d’écrire et de partager son univers est la seule rémunération de l’écrivain qui vaille vraiment. Si vous n’avez pas plaisir à écrire, posez-vous la question de savoir si vous devez persister à vouloir écrire. Peut-être que vous devriez exercer votre créativité autrement. Ou alors avec d’autres modalités que les grands récits. Ou dans d’autres genres.