Affiche du film “ Kick-Ass", de Matthew Vaughn.Kick-Ass, de Matthew Vaughn, avec Aaron Johnson et Chloe Moretz rénove le thème du super-héros en le parodiant. Voici donc un adolescent bien geek comme il faut qui se met à imiter les super-héros sans avoir le moindre pouvoir ni le moindre gadget. Bien entendu, les méchants lui font passer un sale quart d’heure. Une scène filmée par un témoin fait alors le tour d’Internet et génère un grand nombre de vocations. Et l’énervement de vrais méchants.

Le traitement est pour le moins original même si le thème est classique. La parodie réside dans de multiples détails et les gags s’accumulent avec une grande régularité. Il est donc clair qu’il s’agit d’un très bon film comique d’action. Mais il y a tout de même un détail gênant.

A la base, tous les justiciers masqués sont des tueurs en série. De vrais tueurs en série. Ils enquêtent, se font leur opinion seuls, jugent selon leurs propres lois et exécutent la sentence de leur choix. Le sujet a déjà été abordé dans 10 petits nègres, éliminés par un tel tueur en série conscient de sa folie. Dans Kick-Ass, une voix de la raison tente d’apporter une réflexion sur le sujet, celle d’un policier connaissant la véritable identité d’un tel super-héros un peu moins inoffensif que le pauvre Kick-Ass.
Mais le scénario comme la réalisation sont très efficaces, les acteurs à la hauteur et il serait tout de même idiot de se passer d’une excellente comédie qui n’a guère plus de relents fascisants que tous les films de super-héros américains. Après tout, l’Amérique a toujours détesté l’Etat, le Droit, mais admiré les cows-boys luttant pour voler les indiens.