Me promenant un jour dans des rayons d’une grande librairie, mon regard est attiré par un bandeau annonçant des millions de lecteurs. C’est ainsi que j’ai acheté « Le chant du silence » de Jérôme Loubry.

Je ne suis pas vraiment fan de policiers français habituellement. Mais le résumé au verso m’avait séduit et je n’avais rien trouvé d’autre pour me tenir compagnie dans les transports en commun. J’ai en effet de plus en plus de mal à trouver des livres qui me plaisent, en particulier chez des auteurs français.

Me voilà donc plongé dans les histoires d’une bande de trois collégiens (deux garçons et une fille) dans un petit port de pêche promis à la mort économique. Le père de l’un a été condamné pour avoir tué, quelques années plus tôt, et l’histoire débute avec l’enterrement de ce père et le retour au pays du fils. Quelques événements vont obliger le fils qui voulait repartir au plus vite à rester et à comprendre le passé. « Le chant du silence » est un très bon thriller tourne-page, ménageant efficacement suspens et retournements.

Malgré tout, en un deuxième temps, surtout en regardant les résumés des autres oeuvres de l’auteur, je m’aperçois que, une fois encore comme dans beaucoup de romans français récents, l’auteur a utilisé de belles petites recettes. D’abord le double-récit : certains alternent deux points de vue, là ce sont deux temporalités à vingt ans d’écart. Ensuite, on a droit à un certain nombre de clichés sur les bandes de gamins (serments inviolables mais trahis, le couple et l’ami délaissé, etc.) comme sur la « lutte des classes ». Bref, si le récit est efficace, il est stéréotypé, ce qui est bien dommage.