L’Odyssée, de Jérôme Salle, avec Lambert Wilson, Pierre Niney et Audrey Tautou, filme la conversion de Jacques-Yves Cousteau à l’écologie. Le film débute en 1949, oubliant les errements familiaux durant la guerre et débutant une fois le scaphandre autonome bien lancé.

Le co-inventeur est donc riche. Et il découvre autant les possibilités d’exploration qu’il a contribué à ouvrir que le charme des caméras.

Le film va donc d’abord faire découvrir le deuxième Cousteau. Il abandonne l’armée autant que l’ingénierie pour devenir cinéaste et explorateur. Il conquiert autant les océans que les femmes, au grand désarrois de son épouse qui aura tout sacrifié pour lui permettre de se lancer. Il obtient la Palme d’Or avec Louis Malle pour Le Monde du Silence. La télévision, la gloire, une richesse importante mais fragile… et l’égocentrisme du charmeur beau parleur, conscient de raconter de belles histoires bien marketées à la télévision américaine, qui sacrifie sa famille, épouse, enfants et même père mourant.

C’est son fils Philippe, au fil de disputes et de réconciliations, qui l’amène à devenir le troisième Cousteau. Il devient alors le défenseur des océans, le premier écologiste, l’activiste. L’évolution du silence en parole militante est achevée, le film s’arrête avec la mort tragique de Philippe dont la scène assure l’ouverture en flash forward.

L’intérêt du film réside sans aucun doute dans l’honnêteté de rappeler que Cousteau n’a pas toujours été le Cousteau caution morale. L’orgueil s’est rabbatu progressivement. L’évolution a été lente. C’est bien là l’histoire d’une vie, l’histoire d’un homme qui ne fut pas un saint.

Les scènes sous-marines sont aujourd’hui faciles à faire. Le film en regorge et elles sont magnifiques. Mais le jeu des acteurs est le socle sur lequel tout repose. Et c’est un bien bel hommage, un hommage qui n’est pas hagiographique.