En 1968 sont sortis d’abord le film puis le roman 2001, l’Odyssée de l’espace (2001: A Space Odyssey). Basée sur plusieurs nouvelles d’Arthur C. Clark, l’histoire aborde de nombreux thèmes classiques de la science-fiction : l’origine de l’humanité, l’intelligence artificielle hostile, les extra-terrestres ultra-évolués, le voyage spatial… Le film de Stanley Kubrick a également marqué l’histoire du cinéma malgré de très graves défauts qui en font un film profondément ennuyeux bien que magnifique.

Comme le titre l’indique, l’essentiel de l’histoire se déroule en 2001.

Vingt ans après cette date, il est intéressant de regarder comment, il y a cinquante-trois ans, on imaginait notre époque.

Si HAL, l’intelligence artificielle hostile, est probablement la plus réussie de toutes ses homologues, c’est parce que ses décisions sont rationnelles et sa « personnalité » crédible. Au même titre que Bishop dans Alien, le huitième passager, HAL obéit à son programme : on lui a donné une mission dont il est responsable. Si quelque chose ou quelqu’un se met au travers de sa réussite, il doit l’éliminer. Même si c’est l’équipage. Cependant, HAL est à l’image de toute la science-fiction antérieure aux années 1990 : le numérique a été extraordinairement peu prévu dans ses développements. HAL est un mainframe. Même si les membres d’équipage utilisent des tablettes, l’informatique moderne est globalement très mal représentée.

Les membres d’équipage sont, pour la majorité, en hibernation. Cette capacité n’existe toujours pas en 2021. Il est probable que nous ne connaitrons jamais ce grand fantasme récurent de la science-fiction.

De la même façon, le voyage spatial avec un vaisseau comme le Discovery n’a toujours pas été possible. La limite n’est sans doute pas technique mais financière. La capacité pour des êtres humains à voyager longtemps en apesanteur reste pour l’heure une grande question. Le vol de Valeri Poliakov en 1995 de 437 jours 17 heures 58 minutes reste à ce jour le record mais ne s’est déroulé qu’en orbite terrestre et est d’une durée bien inférieure à celle d’un voyage vers Jupiter ou Saturne aller-retour.

D’une manière générale, la science-fiction, et 2001 en est une illustration parfaite, a montré une technologie qui progresse plus vite que la réalité sauf sur un point particulier : le numérique.