Lorsque l’on écrit, lit ou regarde de la science-fiction, à un moment donné, on ne peut que tomber sur « le paradoxe de Fermi« . Ce paradoxe pose une question simple : « S’il y avait des civilisations extraterrestres, leurs représentants devraient être déjà chez nous. Où sont-ils donc ? ». La réponse apportée dans « Le problème à trois corps » par Liu Cixin est originale.

Mais reprenons depuis le début avant d’essayer de trouver des alternatives.

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La question peut être mieux formulée que par son auteur initial qui l’avait posée à la va-vite au cours d’une discussion informelle. Nous savons que, statistiquement, étant données les conditions admises par le consensus scientifique pour l’émergence de la vie, de très nombreuses planètes devraient abriter de la vie dans l’univers. Or, à ce jour, nous n’avons trouvé absolument aucune trace de celle-ci ailleurs que sur Terre. Parmi toutes ces innombrables formes de vie, un certain nombre auraient déjà dû évoluer en civilisations à haut niveau technologique. Donc être détectables. Mais, rien, absolument rien n’est actuellement observé. Où sont toutes ces civilisations extra-terrestres ?

Il y a un grand nombre de réponses au paradoxe de Fermi, quatre catégories étant habituellement définies. La première catégorie conteste les termes de départ : eh bien, non, la vie est un phénomène rare et une civilisation n’a quasiment aucune chance d’apparaître. Nous sommes donc seuls, au moins dans notre coin d’univers. La deuxième, c’est que tous les gadgets des films de science-fiction sont physiquement impossibles : le voyage spatial longue distance est impossible, les signaux émis se perdent dans le brouhaha des ondes spatiales, etc. On peut aussi, troisième catégorie de réponses, pointer une impossibilité liée à notre étroitesse d’esprit, à des modes de communication qui nous sont inaccessibles, à des contraintes pratiques (le nuage d’Oort bloque tout…), etc. Enfin, la quatrième catégorie de réponse conteste la question : en fait, les extra-terrestres sont bien là, nous ne les voyons simplement pas. D’autres types de réponses ont été apportées en dehors de ces quatre catégories classiques : par exemple, une civilisation technologique finit toujours par épuiser ses ressources et donc par disparaître, ou bien par s’annihiler dans des guerres.

Et puis l’auteur de science-fiction chinois Liu Cixin a apporté une réponse originale dans sa saga « Le problème à trois corps » et ses suites. En fait, pour survivre, une civilisation doit être discrète. Dès lors qu’elle est détectée, elle est aussitôt détruite par une autre civilisation qui a tout à craindre de toute rivale. L’argumentation de Liu Cixin est bien sûr elle-même largement contestable, ne serait-ce que parce que détruire une civilisation est en soi très consommateur de ressources, toute considération morale mise à part.

Dans mes romans et nouvelles, j’ai assez peu fait intervenir des extra-terrestres. Dans le cadre de la quatrième famille de réponses, les extra-terrestres sont bien là, j’ai écrit plusieurs nouvelles du recueil « Les autres » : Kawaliens et Woody Alien sont en libre accès sur mon site. Bien entendu, il y a aussi mon roman comique « Les pionniers d’outre-lumière » où l’on découvre que la Terre est une sorte de réserve naturelle où les extra-terrestres n’ont pas le droit de se manifester. Et puis, il ne faudrait pas oublier « Le cirque du monde« , mais je ne peux pas vous dire quelle est la réponse apportée car cela dévoilerait trop la clé de l’intrigue.