Tous les ans, à la même époque, c’est la rentrée des classes ! Les petits comme les grands enfants, sans oublier les enseignants, retournent à l’école. Et ils étudient notamment diverses œuvres littéraires adaptées à leur niveau mais aussi aux critères éducatifs et aux a priori culturels.

Et, cette année, je me suis demandé quels ouvrages que j’ai écrits pourraient bien un jour arriver dans une classe. Pour être franc, je ne sais pas. Pour chacun, je trouve au moins un argument contre. Dans beaucoup de cas, on y trouve de la violence (physique ou psychologique) ou du sexe explicite, ce qui est sans doute rédhibitoire.

Ceux ayant le plus de chances sont sans doute mes ouvrages aux formes originales.

La science-fiction est globalement exclue (ce qui est un scandale d’ailleurs). Sinon, mon roman épistolaire Les lettres de l’espace serait sans doute bien placé. Un traitement d’un tel thème sous la forme épistolaire est en effet à mon avis unique.

Une dernière semaine auprès de la mer n’est pas original sur la forme mais attaque un sujet de société. Mais, dans la littérature générale, Douze mois serait sans doute le mieux placé.

Mes deux préférés à ce jour, Les ombres de Morbourg et Apotheosis, seraient sans doute exclus. Les deux sont en effet de la littérature de genre (policier et fantastique) et n’ont pas vraiment d’originalité stylistique.

En admettant que l’honneur d’être étudié en classe m’arrive un jour, je ne dois cependant pas oublier le « syndrome Pierre de Ronsard ». J’ai inventé ce terme, il y a des années, pour désigner l’incapacité d’un auteur à juger de l’intérêt de son œuvre. Pierre de Ronsard était en effet persuadé de passer à la postérité pour une œuvre totalement oubliée, pompeuse, La Franciade. A l’inverse, ses petites odes adressées à des adolescentes à peine pubères auraient dû disparaître rapidement selon leur auteur qui ne les tenait guère en estime. Mais ce sont ces petites odes qui firent de lui le Prince des Poètes.